Trois Belges détenus à Kinshasa ont-ils été torturés ? Marie-France Cros Mis en ligne le 11/03/2009 Arrêtés au Sud-Kivu, ils sont détenus dans les locaux de l´ANR à Kinshasa. Trois Belges d´origine congolaise sont actuellement détenus dans des cachots de l´ANR, les services de renseignement congolais, situés sur l´ancienne avenue des 3Z, face à la primature, à Kinshasa. C´est l´association dont sont membres ces personnes, 11AIDE (Assistance interactive pour la démocratie et l´éducation) qui a alerté "La Libre Belgique" à leur sujet. Le ministère belge des Affaires étrangères a indiqué que l´ambassade belge leur "prêtait l´assistance consulaire" mais n´a voulu faire aucun commentaire sur cette affaire. Celle-ci revêt en effet des aspects délicats. Les activités de 11AIDE se sont limitées, jusqu´ici, à déposer plainte, le 20 mars 2008, devant la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, contre le président Joseph Kabila pour "crime contre l´humanité, crime de guerre, crime d´agression". La CPI a accusé réception de la plainte le 7 avril 08. Celle-ci porte sur une série de meurtres de militaires et civils, durant la présidence de Kabila père, et dont les plaignants tiennent Kabila fils pour responsable parce qu´il était alors, selon eux, "patron du CCOI de coordination des opérations". Selon 11AIDE, le vice-président de celle-ci, François Toussaint, accompagné de William Delrez et de Pol Henry Mulenda, était au Congo pour étoffer la plainte. Selon nos informations, la CPI ne confie pas à des plaignants le soin d´enquêter; les informations qu´ils recueilleraient ainsi seraient d´ailleurs non valables lors d´un éventuel procès. Les trois hommes ont donc agi de leur propre chef. Manuels militaires Le 6 janvier, ils ont été arrêtés au Sud-Kivu par un lieutenant-colonel de la 17e Brigade intégrée de l´armée congolaise et, après cinq jours de marche, ont abouti dans le cachot de l´ANR (Agence nationale de renseignement) à Kinshasa. Il semblerait qu´ils étaient porteurs, au moment de leur arrestation, de manuels de formation militaire. Selon 11AIDE, les détenus ont été torturés et William Delrez a été blessé d´une balle dans le bras lors d´un interrogatoire. Les mauvais traitements subis par les trois Belges et par la quarantaine de leurs co-détenus ont provoqué une mutinerie lundi soir, qui aurait été réprimée avec une grande violence. "Nous craignons pour leur vie", a indiqué à "La Libre Belgique" Pierre Habsch, le président de 11AIDE. |