Dossier Codeco: Muyambo dénonce Koyagialo !
(La Prospérité 23/12/2009)
*C'est véritablement la réponse du berger à la bergère. Jean-Claude Muyambo n'a pas attendu longtemps pour répliquer à la prise de position de Louis Koyagialo, au sujet de la cacophonie au sein de la Codeco. Pince sans rire, Muyambo invite d'emblée Koyagialo à l'honnêteté et lui dénie toute qualité d'arbitre. «Les propos qu'il a tenus l'engage et qu'il n'a jamais été consulté pour agir dans ce sens », a-t-il dit sans atermoiement, hier, à un confrère de la RTVS1. Par conséquent, a-t-il fait savoir, la Codeco étant une coalition des partis politiques, elle doit régler ses dossiers à l'image de l'Unafec qui avait aplani les divergences à l'interne. Parlant de Sitondo, l'ancien Ministre des Affaires humanitaires n'est pas allé par le dos de la cuillère. « Comment peut-on me comparer à quelqu'un qui avait zéro voix, quelqu'un qui ne pèse pas sur l'échiquier politique national ?», s'est-il interrogé.
Question: Honorable Jean-Claude Muyambo bonjour !
R. Hon. Jean-Claude Muyambo : bonjour ! Comment vous allez ?
Question: Très bien Alors vous êtes élu de Lubumbashi, membre à part entière de Codeco, vous avez été en même temps président, doit-on considérer qu'aujourd'hui le bateau Codeco est sur le point de chavirer ?
R. Hon. Jean-Claude Muyambo : Vous savez, je suis sidéré quand j'apprends que M. Koyagialo fait des déclarations en ce qui concerne notre plate forme. Et moi je pense que ce n'est pas de cette manière que nous devons demeurer dans une même famille politique. J'ai été choqué de lire ce matin dans le journal La Prospérité où il prétend qu'il a été désigné comme arbitre. En ma connaissance, je ne lui ai jamais contacté pour lui dire qu'il y avait un problème qu'il devait être arbitre dans le conflit qui opposait les membres de la Codeco. Au fait, si on est arrivé où nous en sommes aujourd'hui, il y a une grande part de responsabilité. Puisque la Codeco c'est une coalition des partis politiques, et quand il y a eu des problèmes on s'était réuni et nous avons pris des dispositions pour aplanir nos différends. Mais, j'étais étonné d'apprendre qu'il avait des propositions à faire, et c'est aujourd'hui que je comprends effectivement qu'il avait déjà des idées et il savait ce qu'il voulait faire, et là je trouve que ce n'est pas honnête.
Question: Le vrai problème qui se pose au sein de la Codeco avant même que ce dossier ne ressurgisse, il y a le président en exercice actuel Sitondo qui était le premier à donner le ton, en disant « il faut que M. Botshuali me voie, il faut que M. Muyambo me voie, me communique les noms à donner au niveau de la coalition ou du gouvernement parce que c'est moi qui suis le président actuel en exercice ». Mais, il y a également des députés, vos députés qui sont à l'Assemblée Nationale qui ont écrit et que M. Koyagialo qui a brandi la lettre des députés qui lui demandent de faire les bons offices ?
R. Hon. Jean-Claude Muyambo : Vous savez ! Commençons avant tout par M. Sitondo. Il n'a même pas des poids politiques, il ne pèse pas, si vous vérifiez sur les fiches de la CEI de 2006, il a eu 0 voix sur notre liste, et je ne comprends pas aujourd'hui de quel poids il parle, il a eu 0 voix, vous rigolez, mais c'est sérieux ça, et vous voulez comparer Muyambo à ce Monsieur là, moi je dis NON. Je n'ai rien à foutre avec ce Monsieur. Les députés, c'est tout à fait normal, mais c'est là où je trouve qu'au niveau de l'AMP nous devons être honnête ; à moi seul Jean-Claude Muyambo j'ai fait sortir deux députés, et j'ai deux sénateurs, et quand nous devons faire comme les autres le font, il y a d'autres qui viennent s'ajouter à nous et le nombre grossi, on ne sait pas tenir compte de ça. Et nous avons compris le geste, c\'est-à-dire à un certain moment, ils ont voulu nous tuer politiquement ; aujourd'hui nous, on dit non, ce n'est pas honnête, ce vraiment malhonnête. Quand Koyagialo dit aujourd'hui que les députés ont écrit, c'est bien beau, quand nous avons les députés qui se disent du Courant Rénovateur, c'est ça ! Et quand eux écrivent, là il dit non ce n'est pas un problème des députés c'est un problème de parti politique, non, on ne peut pas jouer au chat et à la souris. Et on doit savoir être honnête dans tout ce que nous sommes en train de faire. Si aujourd'hui il estime que ce que les autres sont en train de faire ils devaient se référer à leur parti politique, même les députés de Codeco il devait leur dire référez-vous aux présidents de vos partis.
Question: M. Muyambo, aujourd'hui Codeco à trois statuts selon les dires de M. Koyagialo, avec trois statuts et trois leaderships à la tête, il vous est difficile d'aller, qu'est-ce que vous proposez justement ?
R. Hon. Jean-Claude Muyambo : Mais non ; lui ne devait même pas s'ingérer dans cette affaire, moi je crois qu'il ne devait pas s'ingérer puisqu'il avait déjà un parti pris. Il y a eu des problèmes à l'AMP, je vais vous donner un exemple de l'UNAFEC, mais quand l'autorité morale lui-même qui a pris les choses en main, le conflit s'est résolu, il n'y a pas eu des problèmes, mais on ne peut pas résoudre un problème quand nous avons quelqu'un déjà qui se dit arbitre mais avec un parti pris, ça ne se fait nul part. Moi, je n'ai jamais demandé à M. Koyagialo d'être notre arbitre, jamais de la vie. Ça, c'est de Un. De deux, si nous voulons aider l'autorité morale, moi je pense qu'au sein de l'AMP, nous devons être honnête, c\'est-à-dire on ne peut pas travailler avec des gens qui, pendant la journée, se disent être avec le Chef de l'Etat et, le soir, ils sont en train de jouer aux jeux de l'opposition et ça Koyagialo le sait très bien.
Question: Alors la réunion qui est projetée avec tous les courants au sein de la Codeco pour désigner un seul Président, cette réunion vous la voulez comment et qui doit vous aider à vous arbitrer ?
R. Hon. Jean-Claude Muyambo : Moi je vais vous dire une chose. Je suis fier d'être ce que je suis, vous avez bien dit, j'ai été élu à Lubumbashi, non pas seulement au niveau national, au niveau provincial aussi, et aujourd'hui j'ai un parti politique qui pèse, c'est la Solidarité Congolaise pour la Démocratie, où nous sommes implantés partout en République Démocratique du Congo. On ne peut jamais accepter qu'un individu qui ne pèse pas, qui n'a même pas un parti politique, qui n'a pas des sympathisants ou des membres de son parti derrière lui, puisse venir nous importuner pour nous dire que, venez on va négocier, des histoires comme ça, moi je dis NON. Ça, nous on n'accepte pas. Alors les propositions de Koyagialo n'engagent que lui-même.
Question: Alors, en somme que faire pour que demain la Codeco regarde vers la même direction et parte à l'unisson vers les autres échéances qui arrivent ?
R. Hon. Jean-Claude Muyambo : Vous savez, je vais être honnête avec vous, quand nous avons formé la Codeco, c'est puisqu'on avait un objectif. Nous avons échoué à notre objectif, et après, nous avons soutenu l'autorité morale. Nous sommes allés au Gouvernement, et nous sommes dans le Gouvernement et dans les institutions, mais maintenant nous atterrissons vers 2011. Que représente aujourd'hui Codeco, que va représenter demain Codeco, moi je pense que ce qui est essentiel, ce n'est pas commencer à se lever le matin et commencer à faire des calculs si on met Muyambo à coté, ou bien X à coté nous pouvons mettre Z comme président de Codeco et en ce moment là on aura un Ministre, ce dernier sera à notre merci et on sait comment le manipuler.
Clément NZAU : M. Muyambo merci
R. Hon. Jean-Claude Muyambo : C'est moi qui vous remercie.
Propos recueillis par Clément NZAU/RTVS1
La Pros.