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DEMISSION FORCEE: Kamerhe va-t-il lâcher le morceau ce 16 mars ?
DEMISSION FORCEE: Kamerhe va-t-il lâcher le morceau ce 16 mars ? Kinshasa, le 11/03/2009 | ||
C'est le dernier rendez-vous. Vital Kamerhe va parler aux Députés réunis en séance plénière, à l'ouverture de la session ordinaire de l'Assemblée Nationale. Va-t-il profiter de cette occasion, pour tirer, enfin, son épingle du jeu ? Ou bien, la dynamique de la salle aidant, il tentera de s'accrocher à son poste de Président de la chambre basse du Parlement ? L'AMP attend. Le Pprd, son parti, le lui en a fait savoir, par une lettre écrite. Pour sa part, Michel-Eugide Ngokoso ne tiendrait plus qu'à un fil. François-Joseph Nzanga Mobutu l'aurait instruit de plier bagages. Puisque la date constitutionnelle du 15 mars coïncide avec un dimanche, un jour généralement consacré à la prière, les Députés ne feront pas le déplacement du Palais du Peuple. Ce jour-là, en effet, ce sera la veillée d'armes, pour l'émouvante cérémonie d'ouverture de la session ordinaire prévue le 16 mars, conformément au Règlement Intérieur de l'Assemblée Nationale. Les non-dits, les vérités ou les surprises sont attendues. Vital Kamerhe va certainement prononcer un discours devant les élus du peuple, les Ambassadeurs et Chefs des Missions Diplomatiques. Les membres du Gouvernement ainsi que les autorités politico-administratives généralement conviées à ce genre de cérémonie seront également là. Selon les us et coutume, un tel discours serait une projection du travail restant à abattre mais aussi, un bref rappel des hauts faits ; des prouesses réalisées lors de sessions antérieures. Mais, cette fois-ci, il est censé prendre une autre connotation, une autre envergure, dans la mesure où le Bureau de l'Assemblée Nationale a enregistré des partants. Cinq des sept membres du Bureau ont démissionné. Christophe Lutundula Apala Pen Apala, Brigitte Kalaba Sankwe, Marc Mvuama, Modeste Bahati Lukwebo et Grégoire Katende wa Ndaye ont, décidément, été des bons disciples politiques. Ils sont partis du Bureau, à l'appel de l'AMP et du Palu. Ainsi, pour être sincère et loyal, serait-il impensable que Vital Kamerhe parle, sans qu'il ne fasse allusion à la série de démissions enregistrées. Et, pourquoi pas clarifier sa propre position, quant aux pressions de sa famille politique, l'Alliance de la Majorité Présidentielle. Il ne serait pas exclu qu'il rende le tablier, le lundi 16 mars, en début d'après-midi. La machine AMP s'y active, en ce sens, pour ne pas laisser l'opinion se perdre en conjectures sur son emprise réelle sur l'ensemble de ses troupes. La désagrégation du climat politique, fruit d'un mur d'incompréhension érigé désormais entre le cénacle de l'AMP et Vital Kamerhe, aurait tellement atteint ses limites que toutes ses tentatives de rapprochement avec le Président Kabila, se sont soldées par un mince résultat. Pour preuve, au lendemain de derniers pourparlers de Beni, il y a quelques jours, alors qu'une brèche s'ouvrait, pour une éventuelle réconciliation, les choses sont, curieusement, allées de mal en pis. Devant la presse à Musienene, un village situé à quelques kilomètres de Butembo, dans le Grand Nord, Joseph Kabila a mis les barres sur les « t ». « Personne n'est irremplaçable (…). Les hommes passent mais les institutions restent », réaffirmait-il, sans aucune forme de procès. Comme pour dire que les carottes sont définitivement cuites, pour Kamerhe. C'est une manière, pour lui, de tourner la page de la petite résistance due à la querelle juridique née de l'interprétation des textes, au sujet de ces démissions. De l'extérieur, des interventions en faveur d'une conciliation d'approches n'ont rien changé à la détermination du Chef de mettre fin à la diarrhée verbale de Kamerhe sur des questions relevant du pouvoir exécutif. Les pétitionnaires aux aguets L'agenda des Députés pétitionnaires reste le même, sur l'affaire des troupes étrangères sur le sol congolais. « Avec ou sans Kamerhe, le dossier sera soulevé, au cours de cette session ordinaire », promet un d'eux, à La Prospérité. « Nous devons être informés sur les motivations profondes de ces interventions étrangères chez nous même si les rwandais sont partis », ajoute un autre. Finalement, la semaine prochaine sera riche en rebondissements. Tout peut arriver. A l'opposé, si Kamerhe prête l'oreille à la dynamique de la salle, il peut tenter de se maintenir sur la pointe des pieds, au Palais du Peuple. Il aura, dans ce cas, engagé un bras de fer aux conséquences désastreuses, pour l'ensemble de Députés. Une fois, son honneur et prestige souillés, Kabila ne trouverait pas mieux que de déloger les locataires du Palais du Peuple. 500 Députés seraient ainsi obligés de végéter, au chômage. Il semble que c'est à prendre ou à laisser. LPM |