Article de l'édition du 19/09/2011
Par Le Potentiel
Cinq questions à Omer N'Kamba K.K. Président national de la DPRe et ancien gouverneur de province
Comment se positionne la DPRe, votre parti, dans le débat pré-électoral actuellement en cours au pays?
Depuis son existence en tant que parti politique à part entière, la Démocratie Progressiste pour le Renouveau -DPRe- n'a jamais manqué à un seul rendez-vous d'intérêt politique national, de la CNS jusqu'aux scrutins controversés de 2006, passant par le Dialogue Inter congolais, Et aujourd'hui plus que hier, nous gardons le cap aux côtés des forces politiques de la vraie Opposition dont l'UDPS tient la locomotive afin qu'à la suite du derby électoral de novembre prochain, nous mettions fin, une fois pour toutes, au règne éhonté dans notre pays des agents de l'imposture et la déchéance nationale.
2. Concernant le déroulement du processus électoral, quelle opinion portez-vous sur la prestation actuelle de la CENI, sur la multiplicité des candidatures à la présidentielle avec des alliances croisées au sein de l'Opposition et sur la perspective d'élections apaisées?
La CENI, de par la nature partisane, politisée et dépendante de ses dirigeants en égard de leurs géniteurs respectifs, est une véritable épée de Damoclès suspendue sur tout le processus électoral. Sa prestation, d'ores et déjà, entamée par nombre d'irrégularités dénoncées et la dysharmonie manifeste entre ses dirigeants au sommet, n'augure nullement des lendemains enchanteurs. A moins qu'une structure d'appoint réellement neutre, de préférence à portée internationale, soit mise à contribution pour colmater les brèches, crédibiliser les élections et leurs sanctions. La multiplicité des candidatures et alliances croisées dans le camp de l'Opposition traduit, n'en déplaise aux invétérés unanimistes et centralistes, la maturité et la volonté de la classe politique congolaise qui, blasée par la malheureuse expérience du "PAPA BOO? MOOKO!, MAMA BOO? MOOKO!" et très consciente des enjeux présents pour un baroud d'honneur national, croit en la vertu de la diversité et du choc des idées qui engendrent la lumière. L'alignement n'est plus automatique ou contraint, mais réfléchi et consenti. La perspective d'élections apaisées est tributaire de trois facteurs essentiels : -une CENI effectivement responsable, dégagée de tout soupçon grâce à sa consolidation par une structure d'appoint suggérée plus haut; -la sécurisation par une force neutre comme la Monusco ou autre, de principaux leaders engagés dans la compétition à l'élection présidentielle; -la neutralisation de toutes les milices privées ou rebelles et le casernement des forces publiques combattantes durant toute la période de la campagne électorale et postélectorale.
3. Quel est, selon vous, le rôle de la Communauté internationale dans ce processus électoral et son impact sur son déroulement?
La mondialisation n'est plus un phénomène limité à un aspect de la vie des peuples de la planète. Les coopérations multi ou bilatérales comme les ingérences politiques, économiques ou humanitaires font désormais parties intégrantes des relations internationales. Le processus électoral rd congolais qui est, une fois de plus, béni et financé en partie par la fameuse communauté internationale, n'échappera pas, quoiqu'en disent ou pensent les Congolais, au contrôle et à l'influence de ses créanciers. Heureusement que cette fois-ci, l'Opposition et son principal leader ETWM l'ont bien compris.
4. Quelles ambitions nourrissez-vous pour votre parti et vous-même à l'occasion de ces échéances électorales?
La DPRe, comme l'UDPS et tous les partis ou associations politiques et citoyennes de la vraie opposition qui communient dans l'Union sacrée pour l'Alternance, dans la Dynamique Tshisekedi-président ou dans soutien à Etienne Tshisekedi, s'est engagé dans la mobilisation tous azimuts, partout où elle est implantée, de tous les Congolais à voter Tshisekedi, président de la RDC. La DPRe a, en outre, aligné pour les législatives ses meilleurs cadres notamment à Kinshasa, au Katanga, au Kasaï Oriental et Kasaï Occidental. Personnellement, je me suis porté candidat à la députation nationale pour la ville de Kinshasa.
5. Gouverneur honoraire du Kasaï Oriental, quel bilan peut-on retenir de votre mandat à la tête de cette province?
Mon mandat à la tête du Kasaï Oriental, malgré sa brièveté, a laissé des traces indélébiles à la fois sur le terrain et dans les cœurs de mes anciens administrés qui peuvent encore en témoigner aujourd'hui. Premier chantier prioritaire : -sécurisation et protection de la population et ses biens contre la terreur et le pillage des hordes de militaires-kadokos et autres bandits en divagation à Mbujimayi et dans toutes les zones d'exploitation artisanale de diamants. J'avais dû interpeller et neutraliser les commandants militaires impliqués, faire caserner leurs troupes, ordonner l'organisation et le déploiement des patrouilles nocturnes mixtes de jeunes locaux+ militaires accrédités. La mise en place de la police provinciale avait complété le dispositif sécuritaire et ramener l'ordre et le calme. Corollairement à cet effort, un règlement idoine et durable avait eu lieu aux conflits fratricides de terres et pouvoirs coutumiers,comme les confrontations meurtrières à Katanda entre les Bena Nshimba et Bena Mwembia+Kapuya, ou la lutte de succession chez les Bakwa Kalonji à Lukalaba entre les clans Mwela et Kalala. Le sobriquet de « NTALAJA MATANDA » m'a été attribué et claironné dans toutes les couches populaires de la province. Ma deuxième priorité avait été la réhabilitation de l'administration provinciale à travers le réaménagement et la remise en service de tous ses principaux bureaux et services techniques laissés à l'abandon, l'équipement en charroi automobile, la restauration des résidences officielles des autorités provinciales, la réanimation de la petite territoriale par la mise en place et l'installation de nouveaux administrateurs territoriaux, du corps d'inspecteurs territoriaux avec leurs missions d'itinérance périodique. Troisième priorité qui avait été amorcée et interrompue en son cours du fait de la "guerre d'agression" était l'exécution des travaux de réhabilitation des axes routières urbaines et de la lutte anti-érosive à Mbujimayi, des routes provinciales Mbujimayi-Ngandajika-Kabinda, Mbujimayi-Tshibombo,Mwene-Ditu-Kalenda. Au social, sans compter toutes les interventions à caractère ponctuel ou humanitaire à l'initiative et financement de mon gouvernorat, on peut signaler que deux centres hospitaliers de Mbujimayi avaient été équipés en frigos mortuaires importés de la RSA. Ce bilan n'est pas exhaustif…
Propos recueillis par D.N.M.
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