Wednesday, September 16, 2009

JOSEPH KABILA VA MOURIR BIENTOT... tot ou tard

 

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From: olivier bolya olivierbolya@yahoo.com
Date: Sep 16, 2009 9:55 PM
Subject: Mort d'un exilé congolais: une histoire tragique d'Olivier Bolya

Saturday, 12 September 2009 22:55

Par Olivier Bolya     

   « Pour tout être vivant, la mort est une réalité inéluctable: sa vie s'achèvera tôt ou tard par une mort définitive. Cet aspect de l'existence est un des défis les plus difficiles que la vie nous propose.
 

 Il peut sembler totalement désespérant et absurde à celui qui refuse d'y faire face et de l'assumer complètement. Mais pour celui qui parvient à accepter vraiment cette réalité, c'est toute la valeur de la vie, du présent, des relations interpersonnelles et du développement personnel qui se trouve changée ».

 
En quittant  la RDC sous les coups de la dictature pour chercher « l'abri » en occident, sous la force de ce « magma » sous influence politique et hyper mortel: exilés politiques et exilés de la faim, tous les deux groupes avec leurs « faussaires », abandonnant tout derrière eux : des carrières et d'enfances interrompues, des rêves brisés… laissant derrière un pays pour lequel notre affection n'est devenue que verbale, car nombreux de ses fils et filles n'ont pas eu le temps de mieux le connaitre. Combien connaissent Likasi, Mbandaka ou Masina? mais connaissent parfaitement Bordeaux, Londres ou Los angeles!
 
On se retrouvait nombreux dans ces horizons lointains, avec des compatriotes venus de tous les coins du Congo ; beaucoup chassés de leurs demeures par les guerres intarissables et les adversités qui ont suivies la chute de Mobutu Sese Seko. Ceux-là qui vivaient dans les territoires les plus pittoresques de notre voie lactée comme le Kivu, ont opté pour la fuite ou l'exil. Il faut dire que les images bombardées par les différentes chaines de télévisions occidentales d'une vie de "luxure" font que même certains prétendants à l'exil ne sont pas du tout découragés, d'ailleurs la "culture de la fuite" est encrée  de plus en plus en tous : fuite de responsabilité, fuite de reconstruire, fuite de tout… Nous nous ne comportons jamais en véritables propriétaires de ces terres. Chacun maintenant est à la quête de la moindre raison, l'excuse "infime", pour dire, Adieu le Congo ! Une sorte de mise en pratique d'une parole biblique selon laquelle l'homme quittera son père et sa mère et s'attachera sa femme et ils deviendront un, mais les Congolais, ils quittent leur pays pour n' importe où et ils deviennent "un" avec ce pays.
 
Pendant mon séjour en exil, j'ai tout perdu.
Arrivé dans mon pays d'accueil, en passant par le centre d'hébergement dans lequel on m'a appris les nouveaux comportements à adopter; les premiers virus qui causeront mon trépas commençèrent leur 'incubation" en moi. Sans que cela me soit forcé, je commençais à développer une espèce de mépris de soi, du pays sous-développé qui m'a engendré, "l'être cher" qui au cours de ma puberté avait déjà commencé à me molester moralement, intellectuellement et physiquement. Quand manger devient un luxe, le luxe se transforme en luxure. Une rivalité naquit dans ma pensée entre les images " nouvelles"que je voyais tout autour, condamnaient elles mêmes sans mon impulsion les médiocrités laissées derrière moi. Mes qualités de plaidoyer n'avaient aucune force devant la "détermination des faits". L'Afrique est en retard. J'ai compris que les distances qui séparaient l'occident et le Congo n'étaient pas seulement géographiques, ni historiques, mais surtout technologiques ou philosophiques…pensée des perdants contre pensée des gagnants... Nous sommes les "perdants". 
 
Alors que je passais mon temps voulant tout savoir, et ne rien laisser passer; en suivant aussi à distance les nouvelles du pays, des «  baobabs » de ma vie qui tombaient ne faisaient qu'accroitre mon désaroi : un à un, il quittait le "devant de la scène" pour prendre place dans mon subconscient. Parmi eux, des êtres les plus fabuleux qui existent, des amis les plus sincères, des collègues de classe, des proches parents, mes "vieux" et mes "petits", mes détracteurs; certains par le SIDA, d'autres violenment, le reste par des maladies éradiquées ailleurs... des noms auxquels s'attachent une histoire profonde et incomplète... Je cite: Toussaint Ebène, Sandra, Samira... Lengi Lenga,Jessy,Thierry, Koko Bila, Koko Ya Muasi, Vieux Richard, Vieux Lokombe, Jolie Kabeya, Iza, Alain, tantine Christine et  tantine Jeanine, « freros », et papa; des « survivants » qui ont tout donné à ma tendre enfance, des mémoires qui valent des « lingots d'or »… Les sites importants de ma puérilité ont quasi été volatisé, subtitués par des constructions anarchiques de toutes formes: stations d'essence, "Pelou store", Bank Raw....Tous vivent encore en moi comme des "fantômes" que j'anime et désactive de mon gré.  
La mort est le moment où le corps commence à se décomposer.
 
Cette réalité, je la vis doublement : alors que devant moi je vois mon corps physique se détériorer, pris par les effets de l'âge que je ne peux désormais plus nier, ou avoir honte de parler de ma retraite qui arrive non loin... car ces effets sont visibles à l'œil nu, aussi l'idée d'être congolais de plus en plus, devient une "farce grossière". En exil, grave encore, mon interlocution avec cette diaspora "bavarde", mais peu active, toujours dans les revendications, jamais dans la formulation, projetant toujours sans jamais arriver à la cible. Niant notre propre force. Je suis chaque jour entouré des slogans, des"cris" et des "fanfarons". Je me sens "calcifié", au milieu d'un « feu » impossible d'évitement. Je vis une mort "cruelle" alors que je voudrais vivre. Ma décomposition se fait sous mes yeux toujours indulgents. Les « cadavres » des autres sont autour de moi. Je sais qu'ils sont morts comme moi, mais qu'ils essayent de s'accrocher à une existence qu'ils ont longtemps perdue à cause de leur lethargie. Ils sont incapables de s'unir sans que les bassesses prennent part au "festin"; ils privilegent les querelles, les contentieux personnels, les quolibets... bref la discorde et sont des "accros" à la stupidité, car on aime rien faire, moi aussi, je ne suis pas une exception, j'aime tacitement ma condition actuelle, je la maintiens par ma grande force d'etre "nul" et "crétin": d'absorber "les drogues porteuses d'hallucinations, "disponibles facilement", en ligne.
 
Le succès se résume par avoir la carte de séjour, ou la nationalité du pays d'accueil, pourvu que je sois capable de "frimer" en vacance au Congo face aux "maillons faibles' avec moins d'un Dollar par jour. Avec un peu d'argent je peux me faire passer pour ce que je ne suis pas: car je suis un "pauvre" vivant" du travail "dur"et de 'l'aumone gouvermentale". Je ne suis pas Dikembe Mutombo, ni Didier Mbenga. L'exil n'a pas été tendre envers eux aussi, même que des cellules du corps continuent à vivre. L'exil nous détruit "tous" relativement et intérieurement. Admet le! admet le! admet!!! (avec ma petite voix je t'implore)… La perte des repères, c'est le vrai début de la mort, quand on ne connaît pas son histoire, on répète les mêmes erreurs (Karl Max).
 

 Ni congolais Ni étranger.

"Si J'ai tout perdu, donc j'ai tout gagné". Cet homme hybride que je suis devenu "ni térrien, ni aquatique, ni aérobique, ni anaérobique, volant sans répos comme un oiseau sans logis; souvent personne n'en veut de cet individu: étranger parmi les étrangers, "congolais d'ailleurs" lors de mes pèlerinages au sud : « ne suis-je plus congolais » ? Je suis devenu inconfortable avec ces nombreux aspects de la vie du pays de l'inértie :manque d'eau potable, délestage, pauvreté, violence, saleté, injures faciles, diffamations, mensonges, gabegie, intolerance politique, médiocrité, léthargie galopante, infrastructure inexistante, l'odeur du carburant dans les voitures, les églises entrelacées avec les bars, bref un pays des menteurs(…), donc mes souches se meurent… mon coeur me dit "sans complexe":"tu n'es plus congolais de souche". D'ici peu, je devrais me « naturaliser » congolais sans les guillemets, pas légalement, mais socialement. L'exil me tue: toujours comparer, constater ici et labas, nous et eux est agonisant(...) c'est pourquoi je sors de "mon trou", je m'émancipe de la discrétion, des faux fuyants, des faux débats… des "associations sans but lucratif", parce pour moi, c'est le lucratif que je cherche, qui va créer les sans but lucratif et non l'inverse.  

 Congoedition Kinshasa