From: omer nsongo die lema <omersong@yahoo.fr>
Date: 2012/11/6
Date: 2012/11/6
Confusion autour de la participation de Vital Kamerhe au congrès du Ps
Le débat – puisque débat est délibérément suscité à cet effet – devrait plutôt concerner l'Udps et l'Unc au lieu d'y impliquer le Pprd. Car jamais aucun dirigeant du parti présidentiel n'a jusque-là déclaré être en partenariat politique avec le Parti socialiste français. Par contre, tout le monde a entendu le 13 octobre 2012 Etienne Tshisekedi, au sortir de l'audience que lui a accordée François Hollande, se prévaloir de la fraternité entre le Ps et l'Udps au nom de l'Internationaliste socialiste. Que le Ps en soit venu à inviter à son congrès Vital Kamerhe seul et, de ce fait, à ignorer superbement le lider maximo, voilà un fait politique que tout kamerhiste ou tout tshisekediste avisé devrait appréhender. L'enseignement à tirer pourrait être celui-ci : après avoir privé Etienne Tshisekedi de ses 1.403.372 voix vitales, Kamerhe serait en train de priver le lider maximo des dividendes escomptés du Parti socialiste français après la rencontre avec Hollande. Du ru fifi en l'air…
Vital Kamerhe Iwa Kanyinginyi est rentré de France où il a été invité 76ème congrès ordinaire du Parti socialiste français tenu du 26 au 28 octobre 2012 à Toulouse avec pour objectif la fixation de la ligne générale du Parti socialiste, la désignation du nouveau premier secrétaire général en la personne d'Harlem Désir qui remplace à ce poste Martine Aubry et la mise en place d'une nouvelle direction aux niveaux des sections locales, des fédérations départementales et des instances nationales.
Un organe de presse de la place de Kinshasa a souligné l'honneur échu au président de l'Union nationale congolaise d'être le seul acteur politique congolais à y participer.
Dans l'article annonçant le retour de Kamerhe à Kinshasa, l'organe note dans la chute de son article : « Proclamé socialiste, le PPRD, le parti présidentiel, n'a pas été invité à Toulouse. Avec sa gouvernance chaotique et sa caractéristique agressive contre les droits de l'homme, le PPRD n'a jamais réussi à se faire membre de l'Internationale socialiste à laquelle l'UDPS appartient comme membre à part entière. L'UNC chemine pour son adhésion dans le plus bref délai ».
Tout naturellement, la première réaction de tout observateur avisé de la scène politique congolaise est d'abord de rappeler que de 2004 à 2007, soit trois ans durant, le Pprd a eu pour secrétaire général le même Vital Kamerhe.
Devrait-on alors déduire que sous le mandat de l'actuel président de l'Unc, le parti présidentiel avait une gouvernance chaotique et une caractéristique agressive contre les droits de l'homme au point de ne réussir son adhésion à l'Internationale socialiste (Is) ? Puisque tel ne peut qu'en être le cas, c'est que le Parti socialiste français et l'Internationale socialiste sont en train d'ouvrir la porte à un ex-gouvernant chaotique doublé d'anti-droits de l'homme ! A moins que, dans l'entendement de cet organe, le Pprd ait été ainsi avant et après le mandat Kamerhe. Et même dans ce contexte, le Parti socialiste français et l'Internationale socialiste seraient très mal à l'aise d'apprendre que leur « préféré » a quitté les postes de secrétaire général du parti présidentiel et de speaker de l'Assemblée nationale sans rendre compte de sa gestion financière. C'est aussi cela, la bonne gouvernance…
Autant dire de la figuration
A dire vrai, cette pique à l'endroit du parti qui a fait de Kamerhe l'acteur politique majeur qu'il se considère est tout ce qu'il y a de gratuit. L'autre dirait de provocateur. Car, la formation politique congolaise qui devrait se sentir frustrée de l'invitation du Ps au président de l'Unc est plutôt l'Udps.
Le 13 octobre 2012, au sortir de l'audience que venait de lui accorder François Hollande à l'ambassade de France à Kinshasa, Etienne Tshisekedi a déclaré, citation : «N'oubliez pas aussi que l'UDPS est membre de l'internationale socialiste avec le parti socialiste français. Donc nous nous sommes dit des choses très agréables ». Fin de citation.
Proche des thèses de l'Udps, la journaliste belge Marie-France Cross de « La Libre (Belgique) » a même relevé dans sa dépêche du 15 octobre 2012 les propos du lider maximo selon lesquels le chef d'Etat français " est un frère de l'Internationale socialiste ». Tshisekedi a ajouté : « nous nous sommes retrouvés entre frères ».
Evidemment, la première des choses à laquelle on aurait dû penser est de consulter le site web de l'Internationale socialiste. Il en ressort que la structure compte six types de membres : des partis membres de plein droit (qui ont droit à la parole et le droit de vote, et qui doivent payer des cotisations), des partis consultatifs (qui ont droit à la parole et qui doivent payer des cotisations mais qui n'ont pas le droit de vote), des partis observateurs (qui ont le droit d'assister aux réunions statutaires et de les observer et qui doivent payer une cotisation annuelle, mais qui n'ont pas le droit de vote), des organisations fraternelles (qui sont l'Internationale Socialiste des Femmes, l'Union Internationale de la Jeunesse Socialiste et le Mouvement International des Faucons/Internationale Socialiste d'Education, qui ont droit à la parole et le droit de vote), des organisations associées (de caractère international ou régional, reconnues par l'Internationale Socialiste qui ont droit à la parole mais pas le droit de vote) et des membres individuels des partis membres (qui souhaitent être actifs dans l'organisation peuvent s'inscrire comme activistes de l'IS) ».
Or, l'Udps est dans la catégorie des partis observateurs, tandis que le Ps dans celle des partis membres de plein droit. De ce fait, à la différence du Ps qui a droit à la parole, détient le droit de vote et paie des cotisations, l'Udps a le droit d'assister aux réunions statutaires, de les observer, de payer une cotisation annuelle, mais sans disposer du droit de vote. Autant dire de la figuration.
Kamerhe, cheval plus ou moins sûr face à Tshisekedi et Kengo fin carrière
Si un débat est à ouvrir au sujet de l'adhésion ou non à l'Internationale socialiste, il ne peut mettre aux prises que l'Udps et l'Unc par Etienne Tshisekedi et Vital Kamerhe interposés. On devine déjà la suite des événements.
On se souviendra, en effet, que dans le cadre des élections du 28 novembre 2011 (bientôt une année se sera écoulée), Etienne Tshisekedi et Vital Kamerhe ont joué au chat et à la souris autour de la candidature commune et du programme commun. Au final, Kamerhe a privé Etienne de ses 1.403.372 voix pourtant vitales. Comme désappointé, Tshisekedi va déclarer le 30 novembre 2011 dans l'interview accordée à Colette Braeckman que « Les voix récoltées par Kamerhe au Kivu, cela ne me concerne pas. Avant-hier, il est venu ici et j'ai refusé de le recevoir… Cela ne me dit rien… ».
Cette rebuffade n'empêchera pas Vital Kamerhe à entreprendre une tournée en Occident. Sur le chemin de retour, il fera escale à Addis-Abeba où il prétendra, au 18ème sommet de l'Union africaine, que plusieurs chefs d'Etat africains se sont prononcés pour le recomptage des voix.
On retient au moins que depuis, le président de l'Unc s'est installé, lui aussi, dans la logique de la « vérité des urnes » reconnaissant en Etienne Tshisekedi le président de la République élu, sans cependant être en mesure de dire – à l'instar de tous les Opposants proches du lider maximo – avec quel score !
Ce dont on est au moins sûr, c'est qu'après avoir doublé le président de l'Udps lors des élections du 28 novembre 2011, il est en train de rééditer l'exploit par rapport à l'adhésion de l'Unc à l'Internationale socialiste.
Dans la foulée, l'invitation adressée à Vital Kamerhe seul par le Parti socialiste français dix jours seulement après la tenue du sommet de la Francophonie à Kinshasa (lisez rencontre Tshisekedi-Hollande) sonne comme un désaveu de l'Udps, rue Solferino (siège du Ps). On ne sera d'ailleurs pas étonné d'apprendre que l'Unc a rempli toutes les conditions pour devenir membre de plein droit de l'International socialiste pendant que l'Udps est rivée à son statut de membre observateur.
Cerise sur le gâteau : pendant qu'il est en partenariat avéré avec l'Anc, membre de plein droit de l'Internationale socialiste, en plus du Mpla, du Zanu-Pdf, de la Swapo, Frelimo et autres Chama Chama Mapunduzi réputés partis socialistes, le Pprd – malgré son idéologie social-démocratie - n'est ni membre de l'Internationale socialiste, ni membre de l'Internationale socio-démocrate. Ou tout au moins, le parti n'apparaît pas sur la liste des membres. Par contre, le Mlc est membre de plein droit à l'Internationale démocrate centriste aux côtés de l'Unita (le contraire aurait étonné) pendant que l'Anader est membre de plein droit à l'Internationale libérale. Les autres partis ayant pignon sur rue, cas du Palu, du Rcd, du Msr et autres des Fonus semblent ne faire partie d'aucune Internationale.
Il est au moins à retenir que plusieurs pays d'un même pays peuvent prendre leur adhésion à l'Internationale socialiste. Ça, c'est un autre débat.
Au moins les choses sont claires à ce niveau-ci : l'Udps, alias « fille aînée de l'Opposition », n'est pas membre à part entière de l'Internationale socialiste. Peut-être qu'après la rencontre « Tshisekedi-Hollande », les dirigeants du Parti socialiste français ont découvert la nature de la fraternité proclamée par le lider maximo. Et, partant, ont-ils résolu de jeter leur dévolu sur Vital Kamerhe, cheval de bataille plus ou moins partant face à un Tshisekedi et à un Kengo, deux briscards plutôt fin carrière.
Chercher alors à impliquer le Pprd dans la « guerre » qui s'annonce entre les ex-candidats n°5 et 11 n'est qu'une diversion destinée à bien noyer le lider maximo, question de laisser l'espace entre l'initiateur et l'ex-secrétaire général du parti présidentiel.
« A malin, malin et demi », dit-on !
Omer Nsongo die Lema