Friday, January 15, 2010

Passport biométrique congolais: La tension monte. Desordre et incompetence !

 

Passeport biométrique : mise au point du ministère des Affaires étrangères

Jeudi 14 Janvier 2010 à 17:40:32  

Le ministère des Affaires étrangères de la RDC ne peut en aucun cas limiter le nombre de passeports à délivrer étant donné que le gouvernement de la République a mis fin à la validité d'anciens passports. Le porte-paarole de ce ministère l'a déclaré jeudi après-midi, en réactions aux allégations émanant de réquérants de la diaspora congolaise de Bruxelles, rapporte Radio Okapi.

 

Nouveau passeport Congolais

Les demandes du passport biométrique sont très fortes aussi bien au pays qu'à l'étranger. Le ministère des Affaires étrangères le reconnaît. Mais si le rythme de la livraison est difficile, cela ne l'est pas du fait de la limitation du nombre de passports à établir qui serait décidée par ce ministère comme l'ont affirmé des réquérants congolais à partir de Bruxelles. Michel Okanda, porte-parole du ministère des Affaires étrangères a rejeté cette allégation. Car, logiquement, a-t-il expliqué, si le gouvernement a décidé de mettre fin à la validité d'anciens passports, on doit s'attendre à un plus grand nombre de Congolais de par le monde qui ont besoin du nouveau passport. Il va de soi.

Alors, si tel est le cas, pourquoi les plaintes des réquérants viennent de toutes parts à propos de la lenteur et des difficultés observées dans la livraison du passport biométrique ?

Michel Okanda l'explique, d'abord par le mécanisme qui a été mis en place. « Les centres de captures sont disséminés à travers la République et dans toutes les chancelleries et missions diplomatiques de la RDC. Mais le centre de personnalisation, c'est-à-dire, d'impression du passport, se trouve à Kinshasa. Déjà, pour ceux qui se trouvent à l'étranger, il ya deux, trois ou quatre jours pour que l'on imprime et que le passport soit renvoyé. »

Pour le cas de Bruxelles, particulièrement, le fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères ajoute d'autres précisions : « Nous avons en souffrance 264 demandes de passports, et sur les 264 demandes, nous n'avons perçu que des fonds pour 100 demandes. » Michel Okanda de conclure : « Le passport est un acte générateur des recettes. Nous ne pouvons pas imprimer le passport à Kinshasa alors que nous n'avons pas encore la preuve de paiement du réquérant ».

Par ailleurs, de sources proches de la direction de la chancellerie indiquent que près d'un million de passeports biométriques attendent les requérants dans le dépôt du ministère. Et que sept autres containers arrivent bientôt de Matadi pour cette fin.

Copyright Radio Okapi

Ainsi que l'on pourra s'en rendre compte, le porte-parole du ministre sortant des Affaires étrangères élude la question essentielle, à savoir, la circulation concomitante de deux passeports jusqu'à la résorption de l'ancien passeport, en lieu et place de l'invalidation pure et simple de celui-ci au 31 décembre 2009. Voilà le hic !

L'exemple français est plus édifiant à ce propos, toute proportion gardée. Le ministre français de l'Intérieur, Brice Hortefeux, a annoncé mardi avoir donné instruction aux préfets d'éviter les "tracas administratifs" lors du renouvellement des papiers d'identité, en appliquant notamment "très largement le concept de possession d'état de Français".

Ce "concept" repose notamment sur le fait que, si le demandeur produit son ancienne carte nationale d'identité (CNI) plastifiée, dite "sécurisée", ce titre "établit en lui-même une présomption de possession de nationalité française", selon des circulaires adressées par l'Intérieur aux préfets.

Si l'usager ne peut produire qu'une précédente CNI cartonnée, il doit bénéficier de la même présomption dès lors qu'il peut présenter parallèlement à cet ancien document, tout autre document tel que "passeport, carte d'électeur, pièce justifiant de l'appartenance à la fonction publique française ou de l'accomplissement des obligations militaires en France", précisent ces circulaires. Ici au moins les gens réfléchissent et n'hésitent pas, pour raison d'efficacité de changer leur fusil d'épaule. Comprenne qui pourra.

Alors que nous sommes dans une impasse en matière de gestion des passeports biométriques, on ne comprend pas pourquoi, le ministre sortant des affaires étrangères, n'est pas capable de se remettre en question en recadrant les choses dans une nouvelle circulaire qui tiendrait compte des réalités de terrain, au lieu de renvoyer la patate chaude à l'ambassade de Bruxelles.

SOURCE: Radio Okapi  http://radiookapi.net/index.php?i=63&hi=16