Wednesday, April 21, 2010

« Il n'y a pas un candidat de l'Occident à l'élection présidentielle au Congo » affirmait Marie-Thérèse Nlandu Mpolo Nene

Marie-Thérèse Nlandu Mpolo Nene : « Il n'y a pas un candidat de l'Occident à l'élection présidentielle au Congo »

Avocate de profession, candidate à l'élection présidentielle, Marie-Thérèse Nlandu Mpolo, vient d'achever une tournée européenne qui l'a conduit à Paris, Londres et Bruxelles. But : exhorter les Occidentaux à rester neutres par rapport au processus électoral en RD Congo.Le jeudi 18 mai 2006
On ne se bousculait pas samedi 13 mai dans « l'église de Dieu en Belgique » sise rue Gheude, n° 21-25 à 1070 Bruxelles (à proximité de la station de métro Clemenceau) où s'est tenue une rencontre entre Me Marie-Thérèse Nlandu Mpolo Nene, candidate à l'élection présidentielle, et la communauté congolaise de Belgique. Il y a une trentaine de personnes.
RÉVUE à 16h00, la manifestation a débuté à 17h05 avec l'introduction de la candidate par Didier Nkingu, représentant du Congo Pax, parti politique pour la paix au Congo dont Me Nlandu est la présidente nationale.
Prenant la parole, la fille de Nzeza Nlandu affirme d'emblée qu'« il n'y a pas un candidat de l'Occident » avant de se lancer dans un long plaidoyer pour expliquer son parcours professionnel et politique. Parmi les événements qui ont marqué sa vie, elle relève notamment le défilé le 6 juin 1981 des femmes de PALU sur le boulevard du 30 juin pour réclamer la démission du président Mobutu. Manifestation réprimée violemment par la police.
« Comment faire pour protéger les faibles ? », se demandait-elle. « Le sens de mon combat est de donner une voix au Congo des sans voix », dira-t-elle pour résumer le fondement de sa candidature à la magistrature suprême. Et de préciser que l'Etat est constitué de trois éléments que sont le territoire, le pouvoir et le peuple. Mais au Congo, enchaîne-t-elle, le peuple n'a pas droit au chapitre. Et d'ajouter « toute ma vie professionnelle est consacrée à défendre des sans voix, des faibles, bref des opprimés, tels que Théodore Ngoy, Thy-René Essolomwa, André-Alain Atundu Liongo, des membres de Bundu dia Kongo, des victimes du marché « Type Ka », des militaires ex-Faz et leurs familles, etc ».
Conseiller à la présidence de la République, elle a participé à l'élaboration du discours du 24 avril 1990 qui supprimait le rôle dirigeant du Parti-Etat et engageait le pays dans la démocratisation. Toujours ce leitmotiv de donner la parole au Congo profond.
Elle a rappelé à l'assistance que pour faire entendre la voix des sans voix, elle avait posé sans succès sa candidature à la présidence de la RD Congo lors des assises de Sun City en 2002. Pour elle, « des bailleurs des fonds ont imposé quelqu'un venu de nulle part à la tête de l'Etat ». En plus, « l'espoir d'un peuple n'est pas négociable mais à Sun City, on l'a négocié », a-t-elle souligné avec amertume.
« Le pouvoir du Congo est donc l'ennemi du peuple congolais », a fustigé la présidente nationale du Congo Pax avant d'ajouter « que valent les élections alors que le peuple ne sait pas à quoi il s'est engagé en plébiscitant une Constitution dans laquelle l'article 9 lui dénie la propriété de son sol et de son sous-sol ? ».
La juriste de citer la vente, selon elle, de la Gécamines et du Cinat (Cimenterie nationale) qui symbolisent, à ses yeux, la perte de la souveraineté nationale. Bientôt suivra la vente de la Snel (électricité) et du barrage d'Inga, a-t-elle annoncé. « Nous sommes en train de perdre notre terre », a-t-elle martelé. Ce n'est pas tout.
D'après les études de faisabilité, a-t-elle poursuivi, il faut un investissement de 4 millions $ pour une distribution normale de l'énergie électrique à Kinshasa. On sait qu'en 2004 cependant, la Sne-Brazzaville a réglé à la Snel sa redevance. Une bagatelle de 32 millions $ qui se sont volatilisés sans améliorer le confort des Kinois en matière électrique. Le phénomène "délestage" s'est amplifié et l'impunité persiste, constate-t-on.
« Si j'ai toujours cherché à arracher les faibles de la mort, je suis capable de faire arrêter ceux qui violent la loi », prévient l'avocate. Si elle était élue présidente de la République, elle entend restaurer l'autorité de l'Etat par la bonne gouvernance. Elle a exhorté la diaspora congolaise d'user de pression pour faire entendre sa voix puisque privée de vote. Au nom de l'inclusivité, elle est de celles qui exigent que l'UDPS intègre le processus électoral en cours.
Elle a constaté que le social a été abandonné. Et d'épingler : la population manque de tout, y compris le nécessaire ; se déplacer est un parcours du combattant ; les Congolais s'habillent grâce à la friperie.
Dans un autre registre, elle a récusé la date du 30 juillet prochain fixée par la Commission électorale indépendante pour les élections présidentielles et législatives. Elle a appelé de ses vœux une concertation politique pour une date consensuelle des élections, « si on veut des élections dont les résultats soient acceptés de tous », a-t-elle ajouté. Sinon, le grand Kasaï menace de faire sécession, d'après ses informations. « Je pense que le Congo central pourrait suivre », selon ses sources.
« Marie-Thérèse » a proscrit l'armée de brassage et a plaidé pour la formation d'une armée républicaine basée sur le recrutement volontaire. Au moment où le démarrage de la campagne électorale pointe à l'horizon, la violence ne faiblit pas à l'est du pays.
La candidate pense qu'une des solutions pour le règlement du problème sécuritaire dans la partie orientale du pays, passe par le départ obligatoire des « forces négatives ». Elle pense aussi que son élection pourrait lui fournir l'occasion de rétablir un climat de bon voisinage entre les pays des Grands lacs, en « réchauffant leur coopération » dans le cadre de la CEPGL « new look ».
19 h 00, fin de la manifestation sans que l'oratrice n'ait abordée le fond de son programme. Dommage ! Bruxelles est le terme d'un périple qui a conduit la candidate à Londres puis Paris. Elle a visité ces trois capitales pour solliciter la neutralité des « occidentaux » vis-à-vis des élections congolaises. Cet objectif a-t-il été atteint ? Rien n'est moins sûr.

Ali Kalonga © congoindependant.com

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