Wednesday, March 17, 2010

Uvira: situation toujours apocalyptique

REVELATIONS ACCABLANTES: la situation est encore plus desastreuse au Kivu


Uvira ce mardi 16 mars 2010 :
Dans le territoire d'Uvira, la situation est toujours un peu apocalyptique, les droits de l'homme sont systématiquement violés du jour au lendemain. Tout le monde le sait et tout le monde en parle que les FARDC engagés dans les fameuses opérations KIMYA 2 et aujourd'hui AMANI LEO...sont à la base de graves violations des droits de l'homme, ils pillent, violent, extorquent et procèdent aux assassinats ciblés et à dessein, dont la plupart ne sont autres que des règlements de compte.

Les unités engagées dans ces opérations ne collaborent pas bien, ils restent liés à leurs anciens groupes armés. Il y a des vives tensions entre ces unités; celles issues des groupes armés du Sud-Kivu comme le May-may, rais mutomboki, mududu 40 et autres se disent être délaissés et ne bénéficient d'aucune assistance de la part de la hiérarchie.

Nous apprenons aussi que du coté de MISISI, dans le territoire de FIZI, par exemple, des centaines d'hommes de troupe sont sur le point de se mutiner à la suite du non payement de leurs soldes depuis plus de 7 mois et cela à la différence des autres éléments issus principalement du groupe militaire du tristement célèbre du général déchu Laurent NKUNDA BATWARE, dit aussi NKUDA MIHIGO...

Nkunda, on le sait,  est encore impunément détenu au Ruanda au grand damne de ces milliers d'hommes et femmes congolais qu'il a violé et contaminé volontairement de VIH/sida et tant des autres qu'il a sommairement et sauvagement abattu.  On ne sait pas pourquoi ce type est encore dans les mains du Rwanda. La population du Sud Kivu parle d'incapacité et de complicité de notre gouvernement qui jusqu'aujourd'hui n'a pas pu obtenir son extradition pour Kinshasa afin qu'il réponde de ses actes devant la justice congolaise.
 
Ces militaires, ramassés à gauche et à droite et incorporés dans l'armée nationale en toute précipitation et dans les conditions aussi floues et ambigües, officialisant ainsi l'infiltration dans notre armée des militaires de l'armée ruandaise, se rendent de plus en plus champions de violation des droits humains. A Uvira et dans la plaine de la Ruzizi on vit de panique ! De nombreux élèves ont maintenant peur de se rendre à l'école de peur d'être pris en otage comme porteurs des effets des militaires en permanent mouvements. Malgré tous appels de la communauté Internationale et des différentes églises,  la bataille contre les enfants soldats semble ainsi ne pas les toucher et aboutir à sa fin.
 
Pendant ce temps, selon nos informations reçues sur place à Uvira, en ces derniers jours,  des nombreux villages récupérés par les FARDC des mains des FDLR sont de nouveau sous contrôlé de ces mêmes qui profitent le plus souvent du retrait des troupes des FARDC pour revenir occuper ces mêmes localités et procéder à une vengeance aveugle sur la paisible population qui ne sait plus à quel saint se vouer. Les témoignages de la population que nous venons d'écouter sont très accablants et très nombreux.
 
L'ensemble de la population, notables et société civile de cette contrée du Sud Kivu ne cesse d'exprimer leur ras-le-bol, mais leurs cris restent comme des larmes des poissons dans l'eau. Huit pauvres femmes se rendant à un marché dans le territoire de MWENGA viennent d'être froidement tuées, mais comment? Tuées égorgées svp. quelle cruauté? Jusqu'à quand cette barbarie sur le sol de nos ancêtres? Entre temps, on continue à nous fatiguer nos oreilles par des propos du genre : "la situation s'améliore suffisamment, les capacités de nuisances de FDLR ont été sensiblement réduites, la paix se rétabli au Kivu,..." Vérité ou mensonge ?  Les auteurs de ces propos le savent bien, plus que nous-mêmes, que  le mensonge récupère bien son terrain dans le domaine de la politique.
 
ASFCO ne le dira jamais assez, le problème des FDLR ne sera jamais réglé par la force. L'Armée Ruandaise a fait plus de dix ans à l'est et sa présence est toujours là, mais elle n'est jamais parvenue à démanteler leurs compatriotes qui, rappelons encore, n'ont pas tous pris part au génocide. En tout cela, la pauvre population du Kivu continue à payer le lourd tribut.
 
A coté de tout ça, plusieurs mouvements suspects s'observent un peu partout, notamment sur les moyens plateaux d'Uvira où l'on continue à assister à des naissances de nouveaux groupes armés. D'autres qui avaient intégré l'armée ne font que déserter les rangs de FARDC pour rentrer encore dans la brousse et former leur groupe. Beaucoup de jeunes de la plaine de la Ruzizi disparaissent de soir au lendemain pour s'enrôler de ces groupes.
 
Un autre fait étonnant, c'est l'alliance depuis un temps des combattants FRF (Forces Républicaines Fédéralistes) un groupe d'anciens éléments tutsi qui avaient participé à la mise à sac et au feu de la ville de BUKAVU avec leur quidam NKUDA "MIHIGO" et  Jules MUTEBUSI, cela qu'on qualifié à un  moment du groupe de 47 sous le commandement d'un autre sanguinaire le major BISOGO et autres tueurs de grand chemin, se sont alliés aux combattants FDLR.

Comment expliquer pareille alliance quand on sait très bien que ces tutsi retirés sur les hauts plateaux de MINEMBWE sont des hommes de réserve du CNDP et de RDF en province du Sud-Kivu. Un groupe armé, nourri et répondant aux injonctions du tirant de KIGALI est il alors possible qu'une alliance soit établie avec les ennemis jurés de leur chef, nous avons cité les FDLR ? Cette situation devrait interpeller plus d'un  homme avisé et soucieux de sa patrie. Ces Ruandais, tutsi ou hutu soient ils, sont entrain de jouer avec le peuple congolais. Nous assistons à un véritable théâtre et leur plan de déstabilisation, « diviser pour mieux régner et celui de la balkanisation du pays », n'en déplaise à ceux qui ne croient pas à ce plan conçu, par ailleurs par des grandes puissances depuis un temps, est en train de s'affirmer au grand jour.
 
A nous, populations du Kivu en particulier,  et l'ensemble du peuple congolais,  de nous réveiller de notre profond sommeil, de briser nos peurs et nos naïvetés pour contrecarrer tout cela et défendre jusqu'au dernier souffle ce patrimoine nous légué à nous tous par nos ancêtres. Ouvrons nos yeux et nos oreilles.

TOUS,  NOUS SOMMES EN PERIL. DRESSONS NOS FRONTS…


© ASFCO 2010