Sunday, May 10, 2009

Banques liquidées: La grogne des employés congédiés


Banques liquidées: La grogne des employés congédiés

Photo: Le Preminier Minsitre Traitre-Collabo
Adolphe Muzito (Congonet Radio )
Les anciens employés des banques liquidées attendent depuis six années…la liquidation de leurs décomptes finals. La survenance d’un contentieux similaire n’est pas à exclure dans les entreprises publiques devant subir des mutations au plan statutaire ou à liquider. L’Etat pourrait être confronté à des problèmes d’arriérés de salaires impayés. A moins que des mesures d’accompagnement, au plan social, aient été envisagées.
Rien ne va plus entre l’Intersyndicale des banques du portefeuille de l’Etat et la Banque centrale du Congo (BCC). Les anciens travailleurs des banques liquidées en 2003 à savoir, Banque de crédit agricole (BCA), Banque commerciale du Commerce extérieur (BCCE) et Nouvelle Banque de Kinshasa (NBK) réclament des indemnités de départ s’élevant à 60 millions de dollars.
La Banque mondiale avait prévu à cet effet une enveloppe de 11,5 millions de dollars seulement. Les anciens travailleurs réclament plusieurs avantages qui n’ont pas été pris en compte. Il s’agit de l’application de barèmes de salaires indexés, du paiement des arriérés de 6 à 7 ans d’inactivité, le double préavis réservé aux délégués syndicaux et le calcul de l’indemnité de logement basée sur le salaire brut et non sur le traitement d’activité.Dans une correspondance datée 19 mars 2009 adressée au gouverneur de la Banque centrale du Congo, Jean-Claude Masangu, le Premier ministre Adolphe Muzito ordonnait de procéder «dans les plus brefs délais» au paiement du solde des décomptes finals des 3.480 ex-agents des banques en liquidation. En réponse, la BCC recommandait dans sa lettre du 1er avril 2009 de résoudre cette question au travers du budget de l’Etat de l’exercice 2009 ou en recherchant d’autres ressources ailleurs. Dans l’entendement des ex agents, les 11,5 millions libérés par la Banque mondiale ne constituent qu’une avance. Le solde doit être liquidé avec le produit de réalisation des patrimoines des banques en liquidation. Mais la Banque centrale considère que le produit de liquidation doit être affecté en priorité au désintéressement d’autres créanciers, principalement les déposants afin de restaurer la confiance dans le système bancaire national.
Dans sa réplique du 13 avril 2009, l’Intersyndicale des banques du portefeuille de l’Etat en liquidation forcée exige du gouverneur de la Banque centrale «de traduire dans les faits sans atermoiements funestes, ni tergiversations inconsidérées, la décision du gouvernement, en guise de règlement définitif de l’engagement irrévocable de l’Etat-propriétaire, vis-à-vis des ex-agents, créanciers privilégiés des banques BCA, BCCE et NBK en liquidation forcée.» Un véritable dialogue des sourds est donc engagé. Rappelons que sur injonction du FMI et de la Banque mondiale, la BCC avait décidé à partir de 2002 de mettre en liquidation les banques confrontées à d’énormes difficultés de gestion.
Ces banques se caractérisaient par une insuffisance des fonds propres, par un fonds de roulement négatif, par des pertes d’exploitation cumulées, par l’exclusion de la Chambre de compensation, par la cessation d’activité et par l’absence de toute perspective de relance. Ce conflit démontre tous les problèmes qui vont surgir bientôt à la suite de la réforme du portefeuille de l’Etat qui est en cours. Des entreprises publiques viennent d’être transformées soit en sociétés commerciales, soit en établissements publics, soit en services publics. D’autres, ont été tout simplement liquidées. Il va se poser des problèmes des arriérés de salaires impayés et d’indemnité pour réinsertion sociale des agents.

Jean-Pierre Tsheba © Congoindépendant 2003-2009