RDC : révélations dans l'affaire Chebeya
Par RFI (http://www.rfi.fr/) Article publié le : mercredi 11 juillet 2012
AFP Photo/Thierry Charlier
Le réalisateur belge Thierry Michel lors de sa conférence de presse du 10
juillet 2012, révélant un témoignage inédit dans l'affaire Chebeya.
C'est un témoignage inédit qui pourrait relancer l'affaire Chebeya en
République démocratique du Congo. Le réalisateur belge Thierry Michel,
auteur du
film « L'Affaire Chebeya : Crime d'Etat ? », refoulé dimanche à l'
aéroport de Kinshasa, a présenté mardi 10 juillet 2012, dans une conférence de
presse au Parlement européen à Bruxelles, le témoignage compromettant d'un
policier qui dit avoir assisté à l'assassinat du directeur de l'ONG La Voix
des sans voix, retrouvé mort le 1er juin 2010.
Paul Mwilambwe, jugé par contumace au procès Chebeya et en fuite dans un
pays d'Afrique, met en cause directement le chef de la police John Numbi dans
les entretiens qu'il a pu avoir avec le réalisateur belge via internet, la
dernière interview datant d'il y a seulement quelques jours. Son
témoignage, qui doit être pris avec toutes les précautions d'usage,
éclaircit de
nombreuses zones d'ombre.
Paul Milwambwe est formel : le donneur d'ordre est le patron de la police.
C'est lui, John Numbi, qui promet 500 000 dollars au major Christian Ngoy
en échange de l'élimination de Floribert Chebeya.
Thierry Michel, réalisateur de «L'Affaire Chebeya : Crime d'Etat ?»
Cela rejoint beaucoup d'autres témoignages anonymes.
Au moment des faits, Paul Mwilambwe se trouve à l'inspection générale de la
police, où a été convoqué le défenseur des droits de l'homme. Il
s'entretient avec lui avant d'assister à son assassinat, dit-il,
depuis son bureau,
via les caméras de surveillance. Il voit Floribert Chebeya se faire
étouffer par des sacs en plastique scotchés sur la tête.
Le procès reprend le 17 juillet
Paul Mwilambwe se déplace, il trouve Floribert à l'agonie et son chauffeur
tué un peu plus tôt. Le policier assure que le corps de Fidèle Bazana sera
ensuite déshabillé, enveloppé dans un imperméable militaire puis enterré
dans une fosse commune. Il indique le lieu avec précision.
Paul Mwilambwe assure qu'on a voulu faire taire Floribert Chebeya parce
qu'il détenait des informations sur les massacres des adeptes de la secte
Bundu dia Kongo, perpétrés par des policiers en 2007 et 2008. Des informations
qu'il avait l'intention de transmettre au roi Albert II à l'occasion du
cinquantenaire de l'indépendance.
Un témoignage qui reste à valider. Le procès en appel des accusés dans
l'affaire Chebeya doit reprendre mardi 17 juillet. Le tribunal doit alors
statuer sur la demande des parties civiles de voir John Numbi
comparaitre comme
prévenu.
_Écouter (01:16)_
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