L'UDPS accuse la CENI
Alexis Mutanda Ngoyi Muana, Coordonnateur principal du Bureau central
pour la campagne électorale de l'Union pour la Démocratie et lem
Progrès Social (U.D.P.S.) en RDC (B.C.C.E.) et du Président national
de l'U.D.P.S., Etienne Tshisekedi wa Mulumba est formel : la
Commission électorale nationale indépendante (CENI) entretient d'une
façon consciente et au profit de l'actuel président sortant, Joseph
Kabila, la fraude dans le processus électoral actuel qui doit, à
terme, fournir au pays un président de la République et une nouvelle
assemblée nationale le 28 novembre prochain. Cela est facilement
perceptible à travers les multiples incorrections et tentatives de
fraude que les partis politiques de l'opposition dont l'Udps ne
cessent de dénoncer sur terrain. Il a exposé ce point de vue lors
d'une conférence de presse qu'il a organisée hier lundi, 21 novembre
2011, au siège de la BCCE, dans la commune de la Gombe.
Tous les débats du jour ont tourné essentiellement
autour du thème en rapport avec la fraude électorale qui serait
organisée, selon la BCCE, par la CENI. A cette occasion, Alexis
Mutanda a énuméré plusieurs formes de tentatives de tricherie mises en
œuvre par la CENI, en complicité avec le parti au pouvoir, PPRD (Parti
du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie) mais que son
organisation dénonce avec vigueur. C'est ainsi qu'il a cité dans le
tas, la cartographie truffée de centaines de bureaux fictifs ; les
bureaux de compilation qui ne répondent pas aux normes, la
constitution du fichier électoral dans l'opacité.
Revenant sur les cas des bureaux fictifs, il a expliqué
que les investigations sur terrain, menée par le BCCE ont mis à jour,
ici dans la capitale, des centaines des bureaux répertoriés dans la
cartographie publiée par la CENI, mais qui n'existe pas sur terrain.
Donnant quelques exemples, il a cité le cas de Lukunga où la
cartographie signale un site « Elite » avec plusieurs bureaux
inexistant sur terrain. A Ngaba, on a par contre retrouvé 38 bureaux
installés mais non répertoriés tandis que sur l'avenue Feshi il y a
cinq bureaux fictifs. Si ici dans la capitale, il existe pareille
tentative de tricheries, qu'en est-il de l'intérieur du pays? s'est-il
exclamé. Par ailleurs, Alexis Mutanda a prelevé que, contrairement à
ce que la Ceni a annoncé sur l'augmentation des bureaux de vote, on a
noté une forte diminution et éloignement des bureaux installés. Dans
certains cas, les habitants de l'intérieur du pays sont obligés de
parcourir plus de 50 Kms pour aller voter.
Des membres actifs du PPRD nommés dans les bureaux de compilation des résultats
En outre, le Coordonnateur principal du BCCE a signalé
l'absence, dans le temps et dans l'espace, de l'affichage des listes
des électeurs devant plusieurs bureaux à travers le pays,
contrairement aux prescrits de la loi. Il n'a pas oublié de souligner
l'omission des noms sur les listes affichées devant certains bureaux.
Ici, il a insisté sur l'attitude de la CENI qui paraît plus travailler
pour la Majorité présidentielle plutôt que pour l'intérêt général de
la Nation et de tous les acteurs impliqués dans le processus
électoral. Cela, a-t-il constaté, remet gravement en cause la
neutralité que la loi confère à cette institution. Cette partialité
est très visible lorsqu'on constate que la CENI nomme des membres
actifs de PPRD dans les bureaux de compilation des résultats, en
catimini, sans appel d'offres d'emploi dans les provinces concernées.
La constitution dans l'opacité du fichier électoral a
été aussi épinglée comme une arme de la tricherie. Alexis Mutanda a
trouvé suspecte la résistance de la CENI contre l'audit du fichier
électoral – ou du serveur central – audit qui ne ferait que renforcer
la confiance dans le processus. Il a dit que son parti, l'U.D.P.S.,
s'est battu au prix même du sang pour obtenir la transparence du
fichier électoral, sans résultats. Comme par hasard, a-t-il constaté,
la Majorité présidentielle et la CENI optent pour le refus et
tergiversent pour laisser les experts de l'opposition auditer le
fichier. Pour lui, cela est une tentative avérée de fraude et la Ceni
se doit de mettre tous les acteurs en confiance et se démarquer du
pouvoir pour rester neutre. Il a aussi épinglé le nettoyage du fichier
qui n'est toujours pas effectué pour enlever les morts, les mineurs,
les militaires et les policiers enrôlés.
A la fin de son exposé, Alexis Mutanda a stigmatisé
l'utilisation des moyens de l'Etat à des fins privées de propagande
par le candidat Kabila et sa famille politique. Cette violation de
l'article 36 de la Loi électorale devait offrir, selon l'Udps,
l'occasion à la CENI de prouver sa neutralité en respectant la loi et
en invalidant la candidature de Joseph Kabila. Or jusqu'à présent, il
constate que la CENI se plie toujours au bon vouloir du PPRD et de la
Majorité présidentielle.
SAKAZ