Friday, August 14, 2009

NE VIVEZ PAS COMME DES FOUS

Pere Luigi
 
NE VIVEZ PAS COMME DES FOUS                  20°Dimanche TOB -16 Aout 2009

ECOUTER
Ephesiens  5, 15-20
Frères, prenez bien garde à votre conduite : ne vivez pas comme des fous, mais comme des sages. Tirez parti du temps présent, car nous traversons des jours mauvais. Ne soyez donc pas irréfléchis, mais comprenez bien quelle est la volonté du Seigneur. Ne vous enivrez pas, car le vin porte à la débauche. Laissez-vous plutôt remplir par l'Esprit Saint. Dites entre vous des psaumes, des hymnes et de libres louanges, chantez le Seigneur et célébrez-le de tout votre coeur. A tout moment et pour toutes choses, rendez grâce à Dieu le Père, au nom de notre Seigneur Jésus Christ.

REFLECHIR
C'est Saint Paul qui nous aide ce dimanche a réfléchir. Le texte que nous avons lu est très actuel et touche notre vie d'aujourd'hui.

« Nous traversons des jours mauvais »
Il nous faut  bien ouvrir les yeux et avoir le courage de bien saisir la réalité. C'est vrai que nous traversons des jours mauvais. Su le plan mondial c'est la crise financière qui touche partout même dans notre pays le Congo. Sur le plan national : sont nos problèmes à nous ;
-  d'un pays encore plongé  dans l'insécurité, de milliers et milliers de personnes encore sur les routes, déplacés, loin de leurs villages et maisons, errants dans les forets et les brousses ; de pillages, viols et meurtres de tout genre ;
- d'un pays qui se débat entre dictature et démocratie, qui ne réussit pas, surtout dans ceux qui nous gouvernent,  à se déshabiller du passé très autoritaire, où le chef de l'état était le seul patron  de tout et de tous ;.
- d'un pays où l'impunité et la corruptions semblent avoir  pris possession de tous et n'épargnent personne.
Nous traversons des jours mauvais 
- dans un pays si riche en sous-sol, mais si pauvre dans la majorité ces habitants, condamnés à vivre au seuil de la misère et condamnés aussi à lutter durement pour la survie de tous les jours.
Tirez parti du temps présent. Saint Paul nous pousse donc à prendre conscience du temps présent e  de toutes les problématiques qu'il comporte,  et depuis que le péché est entré dans le monde et je dirais à pris possession de nos terres du Congo, cette parole de saint Paul est d'actualité à toutes les époques ; car l'homme au cœur dévoyé ne peut enfanter que la haine et la guerre ; ne peut que être mensonger et égoïste, capable seulement de faire du mal.
Ne vivez pas comme des fous, mais comme des sages. Celui qui fait du mal est un fous, incapable de comprendre, incapable de réfléchir, incapable aussi de sentiments de pitié, de repentance, de miséricorde et de réconciliation.
Alors que tout homme est fait pour Dieu,  spontanément nous devrions nous élancer vers Dieu dans un élan filial de reconnaissance. Au contraire  nous nous détournons du Seigneur et nous cherchons constamment d'asservir toutes  les créatures pour nos passions et nos plaisirs personnelles. J'aime beaucoup ce que disait feu Mgr Kabanga, Archevêque de Lubumbashi : « A la racine du mal zairois il y a un triple mauvaise usage de l'argent, du pouvoir et du sexe. »
Aujourd'hui nous devrions aussi ajouter le mauvaise usage de la religion. Avec toutes ces églises soit-disantes du réveil qui naissent comme des champignons dans chaque coin de nos rues et qui, parfois, ne font que  nous servir de drogue, pour nous enfuir de la réalité de nos vies. 
Le fou ou l'insensé est celui qui a perdu le sens, c'est-à-dire qui ne sait ni d'où il vient, ni où il va ; et qui ne s'en soucie guère, tant il est fasciné par le miroir aux alouettes de ce monde. Le sage est celui qui ne se laisse pas conduire par la mode du moment, qui a ses idées, qui sait comment partager, dialoguer, respecter. Le sage est celui qui se tourne donc  vers Dieu et cherche humblement sa volonté. Impossible cependant de se mettre en route sur le chemin du bonheur, sans avoir auparavant pris conscience que ce qui nous procure de la joie en ce monde n'est le plus souvent qu'un piège décevant qui nous détourne de notre vraie félicité. Eclair de lucidité douloureux, certes, mais : « Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés ».

 « Tirez parti du temps présent ». Les malheurs des temps devraient au moins nous conduire à la réflexion, de la réflexion à la conversion, de la conversion à la repentance.  Et de la repentance à l'action.
Ne soyez donc pas irréfléchis, mais comprenez bien quelle est la volonté du Seigneur. Ce qui nous manque c'est l'humilité. L'humilité d'admettre ses propres fautes, ses incompétences, ses limites. Au contraire, dans notre pays, c'est l'orgueil qui demeure partout, dans les familles, dans les églises, dans la société parmi nos gouvernants.
L'humilité de savoir écouter les voix différentes qui se lèvent de partout et qui réclament justice, un monde plus fraternel,
Mais comment peut-on d'irréfléchi devenir sage ? Comment peut-on « quitter sa folie et suivre le chemin de l'intelligence » ? Où trouver la sagesse qui conduit à la vie ?
Dans le passage du livre des Proverbes (Pr 9, 1-6)  que nous lisons dans la liturgie de la Messe de ce dimanche , l'auteur  nous apprend que la sagesse demeure dans un palais à sept colonnes - symbole de la perfection et de la plénitude, sanctuaire de l'ère messianique où le peuple à nouveau rassemblé pourra offrir à Dieu une offrande qui lui soit agréable. C'est là que comme une maîtresse de maison - ou plutôt comme une Souveraine - la Sagesse divine invite l'homme sans intelligence mais disposé à quitter sa folie, à s'attabler avec elle pour partager le pain et le vin qu'elle a apprêtés.
Non pas « le vin ancien qui enivre et porte à la débauche », mais le vin nouveau de l'Esprit, qui réjouit les cœurs d'une sainte joie, et pousse le fou devenu sage à « chanter le Seigneur et à le célébrer de tout son cœur ».
La débauche est la conséquence d'une vie sans Dieu et sans le respect de la personne humaine.  La débauche donc  des seigneurs de la guerre. La débauche de la politique du mensonge  choisi comme moyen de gouvernement.
Laissez-vous plutôt remplir par l'Esprit Saint. « Difficilement nous oublions Dieu, mais nous vivons jour après jour comme si Dieu n'était pas là. On cherche Dieu quand on a besoin de lui… » me disait un honorable député de la République.
Dites entre vous des psaumes, des hymnes et de libres louanges, chantez le Seigneur et célébrez-le de tout votre cœur. A tout moment et pour toutes choses, rendez grâce à Dieu le Père, au nom de notre Seigneur Jésus Christ.
« Puisque le monde avec toute sa sagesse n'a pas su reconnaître Dieu à travers les œuvres de la Sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par cette folie qu'est la proclamation de l'Evangile » (1 Co 1, 21).
AGIR
Se laisser conduire c'est comme perdre notre liberté. Se laisser conduire par Dieu c'est mettre notre liberté dans ses mains. La folie de l'Evangile est folie de la croix d'un Christ qui se donne pour le bonheur eternel du monde.

 

PRIER
« "Ouvre mes yeux, Père, aux réalités qui m'entourent et qui sont en moi. Ouvre mes yeux sur les temps présents, pour que je puisse le discerner. Ouvre mes yeux sur les  merveilles de ton amour, toujours présentes dans ceux que je rencontre et que tu as mis sur mon chemin ;
Seigneur qu'à tout moment et pour toutes choses je puisse te rendre grâce, pour tout ce que tu accomplis à chaque instant , malgré ma petitesse et ma fragilité.
"Remplis-moi de ton Esprit" afin que je sache lutter contre tout mal  et que  je puisse "éviter le mal, faire ce qui est bien et poursuivre la paix" (Ps) sans relâche.
Amen
© kakaluigi, 2009


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