publié le 08-07-2008 à 09:04:33
MA LETTRE OUVERTE A MONSIEUR HONORE NGBANDA
Du 30 janvier 2008, Au nom de la Patrie
«La vérité que l'on veut exprimer n'est pas la vérité absolue, le nom qu'on lui donne n'est pas le nom immuable» (Lao Tseu)
Monsieur Honoré Ngbanda,
Cela fait exactement trois ans que les circonstances et certains événements m'ont contraint à rester loin de ma patrie, loin de mon Kinshasa, loin des miens, je me suis retiré à l'étranger.
A Brazzaville, comme à Dakar, à Rabat ou à Londres, au Caire ou à Libreville, chaque soir, dans ma solitude, mes pensées vont vers mon pays, vers mes compatriotes. Je leur parle en silence, je sais qu'ils souffrent, je sais qu'ils n'ont qu'inquiétude comme seul horizon. Je suis triste de n'être pas au milieu d'eux.
Chaque soir, avant de me coucher, je leur confie ma colère, ma révolte, mes rêves et mes espoirs. Quelque soit la difficile période qu'ils traversent , je ne me dois pas de désespérer car je sais qu'un jour viendra où nous nous rencontrerons dans la paix, dans la liberté, dans l'égalité, dans la fraternité. Un jour nous nous retrouverons, et j'ai la conviction que les jours meilleurs sont devant nous.
Monsieur Honoré Ngbanda,
Je sais qu'en lisant la présente, comme souvent vous n'avez jamais d'arguments objectifs pour contredire ceux qui ne partagent pas totalement votre opinion, vous diriez à tout le monde que je suis soit un sujet Rwandais, ou corrompu par le régime de Kinshasa. Pour ce, avant de continuer, je commencerai par rassurer les miens, en leur disant que je suis RDCongolais, ex-Zaïrois de père et de mère, vrai Kinois et Africain.
Monsieur Honoré Ngbanda,
Notre peuple souffre des conditions de vie de plus en plus précaires.
Je vous écris car je suis un homme responsable. Un homme responsable ne peut vendre la peur à ses semblables, un homme responsable ne peut passer son temps à s'opposer sans proposer.
La politique est d'abord un débat d'idées, d'enjeux et de programmes, elle est aussi débat des gens qui la font, sur les acteurs.
L'analyse sur votre discours laisse apparaître que vous avez une préférence sur le second aspect de la politique : vous parlez plus de vos adversaires que de vos idées, de vos convictions politiques (peut être parce que vous n'en avez pas), économiques, philosophiques, sociales.
Avec tout le respect que je vous dois, je vous saurai gré d'accepter aussi qu'il soit de vous ici.
A chaque fois qu'un micro vous est tendu, tous ceux qui suivent votre parcours politique à côté de Mobutu anticipent souvent aisément sur vos propos presque inchangeables : soit, ce sont vos éternels sarcasmes sur certains de vos anciens collègues, soit des ignominies, soit ce sont des éloges sur votre propre personne, soit encore se sont vos rêveries sur de sempiternels complots et menaces de mort contre votre personne.
Imbu de vous-même, vous êtes persuadé d'être incompris et combattu par tous ceux qui ne partagent intégralement votre opinion, qu'ils sont tous Rwandais ou corrompus par les autorités de Kinshasa. Ce qui vous plongent dans une paranoïa totale.
«Chaque homme a trois caractères : celui qu'il a, celui qu'il montre et celui qu'il croit avoir».
Mimétique, que vous êtes, dans certaines de vos déclarations vous affirmiez qu'il n'y avait aucun congolais dans le système 1+4 (votre interview dans le Journal de l'Afrique en Expansion N° 366), et par magie, comme vous penser avoir l'exclusivité de confirmer qui est Congolais et qui ne l'est pas, vous avez donné la nationalité à Jean Pierre Bemba, devenu votre allié de circonstance pendant le deuxième tour de l'élection présidentielle.
Comme il n'avait pas été élu, au lieu de le soutenir dans sa défaite, qui est une période difficile pour chaque homme qui la traverse, mais après les événements du 22 et 23 mars 2007, vous avez adressé un communiqué (le 24 mars 2007) que je n'ai pas apprécié, condamnant Jean-Pierre Bemba d'avoir accepté le résultat des élections.
Vous qualifiez sa décision d'accepter le résultat des urnes d'inacceptable.
Les élections en RDC étaient certes libres, mais pas transparentes, moi qui vous écris, n'étais pas non plus totalement d'accord avec ces résultats. Mais je suis un homme responsable et réaliste.
J'estime que la décision prise par Jean Pierre Bemba était responsable et digne d'un homme d'Etat. Un homme d'Etat doit faire certains sacrifices pour la paix et la tranquillité de son peuple.Qu'auriez-vous souhaité que Jean Pierre BEMBA fasse, qu'il refuse le résultat, qu'il pousse le peuple dans la rue ?
Vous vous rendez compte de ce qui se passe au Kenya ? C'est ce que vous auriez souhaité voir à Kinshasa ?
Monsieur Honoré Ngbanda,
Dans votre intervention du 13 septembre 2007, dans «l'Emission le Matin d'Eugénie sur Africa N° 1», une question vous a été posé de dire ce que vous avez retenu du Maréchal Mobutu dix ans après sa mort, vous avez osé critiquer, voir vilipender cet homme, et sa politique, en disant qu'il avait échoué dans la Zaïrinisiation, sur ce point vous avez souligné la gabegie financière pendant cette page de notre histoire, pour ce, je dirais que l'idée du Maréchal Mobutu de nationaliser le bien de son peuple n'était pas totalement mauvaise, j'estime que ceux étaient censé le gérer ont peut être mal suivi la situation. Sans oublier le sabotage de cette initiative par certains milieux financiers du monde qui avaient connu de pertes énormes suite à la Zaïrinisation.
C'est presque ce que connaît actuellement le Zimbabwe suite à la réforme agraire initiée par son Président. Croyez-vous que le Président Mugabe a la tâche facile suite à cette initiative ?
Au cours de la même intervention (du 17 septembre 2007 sur Africa N°1), vous avez déclaré que c'est le monopartisme qui avait détruit le pays, vous avez cité Etienne Tshisekedi, le défunt professeur Marcel Lihahu et Nsinga Udju en les accusant d'être les acteurs du monopartisme. Après, vous avez osé dire que c'était à cause de cette période que le pays a connu un grand déficit de la démocratie.
Et enfin, vous avez accusé le Marchal Mobutu d'avoir refusé de répondre au rendez-vous de la démocratie après la conférence nationale. Pour moi, j'ai la conviction que Mobutu n'était pas le seul responsable de cette situation, vous étiez aussi l'un des protagonistes si pas le protagoniste du sabotage de ce rendez-vous, de ce forum historique, qui était l'espoir de tout un peuple.
Le Président Mobutu est mort, si vous pensiez à le contredire, il fallait le faire de son vivant, les morts ne peuvent pas se défendre.
Monsieur Honoré Ngbanda,
Permettez-moi de vous dire que le pouvoir est une chose étrange, il peut vous rendre fou, il peut décupler vos forces, il peut vous rendre pessimiste, il peut même rendre intelligent. Mais quoi que vous fassiez, qui que vous soyez, il finira toujours par vous mettre face à vous-même. Il est sans pitié.
Ce que le Maréchal Mobutu a connu comme difficultés dans l'exercice de ses fonctions, vous ne le savez pas, croyez moi, je sais de quoi je parle. Vous diriez peut être à tout le monde que je n'ai pas collaboré avec lui, oui , c'est vrai, et moi je vous dis que ce n'est pas parce qu'on a été Apôtre du Christ, qu'on a souffert comme le Christ.
Si aujourd'hui je défends cet homme, le Maréchal Mobutu, c'est parce que j'ai eu la grâce de discuter et d'avoir accès aux mémoires de certains acteurs politiques de notre pays aujourd'hui disparus (Messsieurs Mandungu à Cotonou, Bolia, Nendaka Victor, Antoine-Roger Bolamba, pour ne citer que ceux-là) qui m'ont parlé de Mobutu. Croyez-moi, il n'a pas eu la tâche facile à la tête du Zaïre.
Comme vous estimez que Mobutu avait échoué, ayant été son Conseiller "spécial", donc vous avez aussi échoué.
Aujourd'hui vous prétendez être celui qui veut libérer ce peuple car notre pays est occupé, je ne vous réfuse pas votre démarche, si seulement vous la faites avec abnégation. Mais je doute fort, car vous ne pouvez pas libérer le peuple que vous avez réprimé, opprimé hier.
De grâce ne comparez plus votre vie ou votre histoire avec le Général de Gaulle, est un homme que je respecte beaucoup pour ce qu'il a fait pour son peuple.
Notre pays a un problème, il n'a pas d'armée bien structurée, raison pour laquelle nous n'avons aucun moyen de nous défendre. Même sous le règne du Maréchal Mobutu nous n'avons jamais eu une véritable armée, la pyramide de notre armée était presque à l'envers.
Vous ne cessez de traiter tout le monde qui ne partage pas votre opinion d'imposteur. Je me permets de penser que c'est vous le véritable imposteur, car le rôle que vous essayez de jouer n'est pas le votre, si vous êtes vraiment démocrate aujourd'hui, c'est dommage que vous ayez découvert ce don ou vocation de démocrate tard.
Dans l'un de vos nombreux entretiens souvent vides (interview avec les journalistes de Vive le Congo : J. Loleka, E. Aengila et P. Katende), vous avez même osé dire que vous n'avez jamais été membre du MPR et que Mobutu n 'a jamais été votre patron au sein du MPR. Cela ne fait rien, c'est la vie.
A chaque fois que avez l'occasion, vous traitez le Maréchal Mobutu avec peu de considération, après tout ce qu'il a fait pour vous !
J'espère que vous manifesterez un peu de compassion pour ceux qui vous assistent aujourd'hui matériellement lorsqu'ils ne seront plus de ce monde. Mais je doute fort car «les malheureux sont ingrats, cela fait parti de leur malheur».
Si vous êtes amnésique, permettez-moi vous de rafraîchir la mémoire en vous rappelant que «c'est Mobutu mutu asala que ozala», et s'il a fini de la façon que nous connaissons tous, c'est parce qu'il a fait confiance aux collaborateurs de votre acabit. Des hommes sans foi ni loi, des hommes sans convictions, des hommes sans passé, des hommes qui avaient un présent sans futur, des hommes arrivés dans l'histoire du pays par accident de circonstance.
Monsieur Honoré Ngbanda,
A l'heure où notre pays traverse une période de grande incertitude, j'estime que traiter l'actualité sans objectivité émane de la mauvaise foi. Vous qui avez contribué en grande partie à l'échec de la démocratie dans notre pays et vous vous permettez aujourd'hui d'essayer de ruiner les consciences de ceux qui ont dû quitter voir fuir leur pays pour survivre en Europe. Vous osez essayer de distraire notre peuple.
Je vous saurai gré de mettre fin à cette méthode de faire de la politique, car la République Démocratique du Congo est une nation reposant sur des fondations anciennes et profondes, des principes qui font notre cohésion : l'hospitalité et l'unité.
C'est pour cela que le combat contre l'extrémisme est si important car ce qui est en jeu, c'est notre unité et notre identité.
Monsieur Honoré Ngbanda,
«Certains hommes ne croient jamais les autres capables de ce qu'ils ne le sont pas eux - mêmes».
Vous avez eu la chance de diriger les services de renseignements de notre pays et d'être le Conseiller Spécial du Président de la République en matière de sécurité. La sécurité est un domaine vaste, le pouvoir d'achat, l'éducation, la santé, l'environnement, la conservation de la nature, les énergies du pays, la fonction publique, etc, font parti du domaine de sécurité.
Vous savez Monsieur, diriger les services de renseignements est un acquis précieux, cela permet à son patron de connaître son pays et ses habitants mieux que beaucoup d'autres.
Vu la situation qui prévaut actuellement au pays, et vos déclarations qui ne changent pas, je suis convaincu qu'au moment où vous dirigiez le renseignement, vous n'avez pas appris à connaître les aspirations de notre peuple, leurs besoins, ce qui les galvanise, ce qui les irrite, vous n'avez pas compris les problèmes et aspirations de la jeunesse.
Permettez-moi de vous dire une chose, j'estime qu'un bon flic se dois d'être à l'écoute de son peuple, il doit penser prévention avant de penser répression. Lors qu'il estime que la répression est inévitable, il faut immédiatement rétablir la confiance.
Avez-vous eu le temps de rétablir la confiance ? A mon humble avis je ne pense pas. Donc ça ne sert à rien de parler aujourd'hui, d'insulter, d'indexer les autres, d'accuser, comme si rien ne c'était passé hier. De qui vous vous moquez ?
Monsieur Honoré Ngbanda,
Les illusions ne durent qu'un temps. Comment vous, qui ne pouvez même pas encadrer un mouvement politique pourriez prétendre diriger une nation de plus de quatre cent quarante cinq ethnies ?
Que sont devenus vos anciens compagnons de l'APARECO ? Sont-ils partis parce qu'ils sont corrompus par le régime de Kinshasa ou parce qu'ils sont Rwandais ? Je laisse cette question ouverte.
Permettez-moi de vous révéler une chose, nous devons être fier de notre modèle Congolais. Il est parfaitement adapté au monde d'aujourd'hui. Ensemble et dans le dialogue, nous devons en permanence le moderniser et le faire progresser. C'est la clé de notre avenir.
Je m'oppose certes avec énergie de la manière dont notre pays est gouverné, de l'immobilisme du gouvernement devant la souffrance, la misère noire de notre peuple, du non respect de la démocratie, mais en tant que responsable, je ne dois pas faire du systématisme car notre peuple a besoin d'être sauvé, il faut lui emmener des propositions, notre peuple n'a pas besoin d'hommes politiques qui confondent leur mission, les hommes politiques qui font le travail de journalistes.
Quand les Congolais souffrent, je dépasse les clivages partisans pour leur venir en aide.
Monsieur Honoré Ngbanda, laissez les journalistes faire leur travail d'informer l'opinion.
Que vous nous exhibez l'acte de naissance ou de décès de Madame Aimée assassinée, c'est une nouvelle triste, elle n'est plus de ce monde, que son âme repose en paix, mais je trouve votre agissement cynique. Vous vous servez même des morts pour votre course au pouvoir.
Que vous nous informeriez demain que la première Dame de la RDCongo attend un enfant, ce n'est pas important pour nous, car cela fera parti de sa vie privée et de celle de son mari, le Président.
Que vous nous informez de la réunion de préparation d'un coup d'Etat par les Généraux Numbi, Raüs et Kalumé au Noviciat de Mbudi, c'est de la distraction pur et simple.Finalement vous travaillez maintenant pour les services de renseignements de Kabila ?
Si vous souhaitez intégrer ces services pour les aider à démasquer de complots contre leur régime, je vous conseillerai donc de postuler à l'ANR ou auprès du Président Kabila lui-même. Au cas où votre candidature ne serait pas retenue, je vous conseillerai vivement de vous concentrer à monter des projets de développement pour notre peuple, car il est pauvre.
Même les Congolais qui résident en Europe, en Amérique, en Asie, en Océanie, sont pauvres, notre peuple souffre, partout dans le monde ! Et je compte parmi eux.
Monsieur Honoré Ngbanda,
La majorité de la diaspora congolaise aimerait vous dire ce que je vous écris aujourd'hui, croyez-moi, presque tout le monde le dit bas, mais suite à votre réputation personne n'ose parler haut.
Moi, j'ai du caractère, raison pour laquelle je me permets de vous écrire, je suis un homme de conviction, par mes principes acquis, je dois garder mon indépendance d'esprit et de jugement. La seule chose que je ne peux pas transiger c'est mon amour vis à vis de mon pays et le respect de mes principes acquis.
Monsieur Honoré Ngbanda,
L'homme d'Etat véritable sait qu'il est inutile de venger les mots, mais qu'il lui appartient de le guérir. Notre pays a besoin d'être sauvé, et non d'assister à des règlements de comptes parce qu'on a pas le pouvoir.
Une nation est composée d'éléments disparates, souvent marqués par une longue histoire d'hostilités. La vraie mission d'un homme d'Etat est de proposer un projet commun suffisamment élevé pour dépasser des contradictions et les intérêts particuliers, ethniques ou religieux.
L'histoire évolue, mais certains hommes eux en sont incapables.
Laissez-moi vous dire une chose Monsieur, j'ai connu un homme, écrivain et homme politique de la RDCongo, mon aïeul, qui m'a élevé et m'a inculqué des principes, même le Maréchal Mobutu a beaucoup appris auprès de cet homme, un homme d'une grande intelligence, j'appréciais beaucoup sa personnalité mais j'appréciais plus son caractère, car sans caractère, la plus grande intelligence n'est d'aucune utilité ; c'est le caractère qui décide, qui tranche, qui exalte, quelques soient les difficultés. Le caractère c'est la façon d'être soit, quoi qu'il arrive, et de ne pas dévier.
Humblement je me permets de vous dire que vous manquez de caractère et je serais heureux de vous voir mettre beaucoup de caractère dans votre combat politique.
«Dans toutes les existences, on note une date où bifurque la destinée, soit vers une catastrophe, soit vers le succès». (La Rochefoucauld)
Monsieur Honoré Ngbanda,
Vous me permettrez de terminer ma lettre en vous disant que j'ai eu l'opportunité d'approcher le monde politique très jeune dans le cercle familiale, je n'ai jamais assumé de responsabilités pour mon pays, je n'ai jamais servi mon peuple, parce qu'il ne m'a jamais donné de mandat, mais j'ai appris que la politique est l'art d'harmoniser les divergences qui surgissent dans une société humaine, elle est l'art du compromis, l'art de l'équilibre par excellence, sachant que le juste milieu n'existe pas.
Elle a pour finalité la justice sociale, la paix, la stabilité, la concorde, le bien-être des gens en général. De ce fait, un vrai politicien, dans le sens noble du mot, doit viser l'intérêt général.
Si vous voulez vraiment faire de la politique et devenir un homme d'Etat un jour, vous devez apprendre à gérer les contradictions, vous devez apprendre à être un homme des solutions conciliatrices, un élément de convergence. Cela exige tout en restant ferme sur certains principes, vous devez avoir une capacité à dépasser les particularismes en développant un discours qui va plus loin que les clivages socio-politiques, une disposition à écouter, de la tolérance et de la patience devant les contradictions, de l'aptitude à convaincre par la démonstration, le raisonnement et par l'abnégation.
Je ne refuse pas que vous fassiez de la politique, c'est votre droit, je vous demande juste de cultiver la tolérance.
En vous demandant de cultiver la tolérance, je ne veux en aucun cas vous demander d'être indifférent à la situation de notre pays, mais de comprendre et d'accepter que d'autres puissent aussi avoir des conceptions contraires aux vôtres, et d'admettre que chacun s'exprime, tant que le discours concerné n'appelle ni à la haine ni à la violence destructrice.
Je ne détiens pas la vérité absolue, mais à mon humble avis, l'idéal d'un homme politique est de s'opposer au dogmatisme, de travailler pour son peuple, de contribuer au développement de sa conscience morale ou spirituelle.
Dans la vie politique il y a la concurrence, c'est normale. Il faut savoir prouver qu'on peut faire mieux. Ce n'est pas en insultant ou en accusant les autres injustement, mais en faisant de propositions concrètes.
Je me suis permis de le dire pour le bien de notre peuple qui a soif d'être libre, car la vraie liberté, celle de la conscience, s'acquiert par le travail et se conserve par la persévérance.
Vous ne marquerez pas l'histoire de notre pays par un discours haineux et manichéen qui divise notre peuple en méchant et bon citoyen, destinant l'un à la vindicte de leurs concitoyens et l'autre pour la gloire et le paradis.
Je me suis permis de vous adresser la présente avec simplicité et sincérité car j'ai des enfants, le monde que vous voulez n'est pas le monde que je veux pour mes enfants, et personne ne pourra diriger tranquillement notre pays ou en Afrique avec un discours de l'exclusion et de la haine.
Mes salutations patriotiques.
Tony Bolamba
Paris, le 30 janvier 2008