Friday, September 18, 2009

Prions et Agissons Ensemble

 
Etre le premier

25e dimanche TOB,  20 septembre 2009

 ECOUTER

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 9, 30-37

En partant de là, Jésus traversait la Galilée avec ses disciples, et il ne voulait pas qu'on le sache. Car il les instruisait en disant : « Le Fils de l'homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. »

Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles et ils avaient peur de l'interroger.

Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, Jésus leur demandait : « De quoi discutiez-vous en chemin ? » Ils se taisaient, car, sur la route, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand. S'étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu'un veut être le premier, qu'il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. » Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d'eux, l'embrassa, et leur dit : « Celui qui accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c'est moi qu'il accueille. Et celui qui m'accueille ne m'accueille pas moi, mais Celui qui m'a envoyé. »

 

Livre de la Sagesse 2,12.17-20

Attirons le juste dans un piège, car il nous contrarie, il s'oppose à notre conduite, il nous reproche de désobéir à la loi de Dieu, et nous accuse d'abandonner nos traditions. Voyons si ses paroles sont vraies, regardons où il aboutira.

Si ce juste est fils de Dieu, Dieu l'assistera, et le délivrera de ses adversaires.

Soumettons-le à des outrages et à des tourments ; nous saurons ce que vaut sa douceur, nous éprouverons sa patience.  Condamnons-le à une mort infâme, puisque, dit-il, quelqu'un veillera sur lui. »

 

REFLECHIR

Dans ce petit passage du livre de la Sagesse nous voyons des gens qui sont près au pire parce que la bonté, la douceur et la patience les agacent. Le plus polluant pour nos relations c'est la jalousie, la convoitise. Notre monde est plein de tout cela. On est jaloux de l'un l'autre.

La compétition a quelque chose de positif, cela fait partie de notre vouloir vivre, de la mise en valeur de nos capacités. Cela donne du dynamisme et de l'enthousiasme. C'est même nécessaire pour se faire une place au soleil. Cependant, pour gagner, pour être le premier et le plus grand, il arrive que cela se fasse au mépris des autres. Nous éprouvons parfois du dépit devant les initiatives d'autrui. Nous sommes irrités quand quelqu'un s'oppose à nous, n'a pas la même pratique ou les mêmes opinions. Et Jésus de nous rappeler « Si quelqu'un veut être le premier, qu'il soit le serviteur de tous ! »

Jésus ne dit pas que pour être grand il faut devenir comme un petit enfant, comme quelqu'un qui n'a aucune autorité et qui est soumis à l'autorité de tout les autres. Dans notre civilisation où l'enfant est roi, dans le bien comme dans le mal,  nous avons du mal à comprendre cela. Quand Jésus prend un enfant dans ses bras et demande de l'accueillir, il veut nous faire passer un message important. C'est un appel à accueillir et à promouvoir tout ce qui ne compte pas dans la société, tout ce qui est quantité négligeable, tout ce qui est marginalisé. Jésus dit qu'il faut accueillir en son nom, comme ses disciples, les enfants, les impuissants. Quand on se met vraiment à l'écoute, on se met en situation de fragilité. L'Évangile est à ce risque. Cela n'a rien à voir avec la discussion sur l'importance relative des disciples. Le geste d'accueil que fait Jésus dépasse cette discussion, la détourne.

Dieu ne se retrouve pas chez ceux qui veulent être grands au mépris des autres. C'est dans le petit qu'il se reconnaît, peut-être parce qu'ils sont faible et aussi ouverts d'esprit, ouverts au changement. Jésus nous invite à accepter et retrouver l'enfant qui est en nous. Nous avons tous déjà connus un moment d'intense souffrance où nous avons eu envie de dire ou d'appeler nos parents à l'aide. Nous redevenions le petit enfant, celui que nous avons avez étés. Cet enfant est aussi présent à chaque instant, quelque part en nous, même si nous ne le percevons pas. Comme adulte nous avons trop  tendance à mépriser cet enfant intérieur, cet enfant caché. Pourtant, il est source de beaucoup d'élans : l'envie de rire, de s'émerveiller, de changer le monde, de créer des relations si vite et si intenses sans regarder la couleur de la peaux de son compagnon.

 

La course au pouvoir et aux honneurs est de tous les temps. Nous le voyons tous les jours. Il y a aussi en chacun de nous cette tendance à vouloir se mettre en avant, à imposer notre loi, nos idées. A vouloir être toujours le premier.   Jésus nous invite à entrer dans une dynamique d'accueil et de  service. L'humanité en nous est toujours en chantier, il nous faut toujours la laisser grandir. Et pour ça nous avons toujours besoin du service des autres et de nous mettre à leur service. C'est les uns par les autres que nous grandissons, par nos qualités mises au service de tous, par notre générosité, mais surtout quand nous aimons et que nous sommes aimés. Il nous faut savoir se réjouir des réussites de notre prochain, et non plus en être toujours jaloux, critiqueur, mal intentionné.

 

Quand nos préoccupation personnelles sont devenues des pensées qui nous paralysent, alors Jésus intervient sans faire de reproches et nous pose la question que toute personne, toute Église devrait se poser : De quoi discutiez-vous en chemin ? Quand nous sommes enfermés en nous-mêmes, Jésus nous tourne vers autrui, il nous délivre des auto-accusations, des auto-analyses morbides, il nous remet en route.

PRIER

Seigneur, tu nous dis : Si vous ne devenez comme un enfant, vous n'entrerez dans le Royaume de cieux. Pas facile retrouver l'enfant qui est en chacun de nous, qui nous indique les vraies valeurs de la vie. La grandeur ce n'est pas le pouvoir ou les armes, mais le service. Aides-nous. Amen

 

©  kakaluigi 2009

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 P. Luigi